Le 23 novembre, à la Cité de la musique à Paris, Frédéric Mitterrand a présidé une soirée organisée en hommage à Michel Guy, secrétaire d'État à la Culture de juin 1974 à août 1976, disparu il y a vingt ans.

Le choix de la modernité. Avec cette soirée du 23 novembre, Frédéric Mitterrand a voulu rendre hommage à celui dont il a dit: « Dans la querelle entre les Anciens et les Modernes, dans l’opposition entre tradition et création, dans l’alternative entre l’État et les territoires, Michel Guy ne choisit pas, il construisit. Si Malraux sut donner à la politique culturelle son prestige, Michel Guy sut lui donner sa modernité, ou du moins faire de la modernité un choix délibéré. Son héritage est plus que jamais d’actualité. »
Au cours de cette soirée organisée à la Cité de la musique, lectures et prestations musicales se sont succédées, Frédéric Mitterrand lisant quant à lui en clôture un texte de Michel Guy, intitulé « Un festin de la création. »
Le Ministre a également annoncé que le nom de Michel Guy serait donné au studio de répétition de l'Ensemble intercontemporain. Consacrée à la musique du XXe siècle, cette formation a été créée par Pierre Boulez en 1976 avec l'appui de l'ancien secrétaire d'Etat à la Culture de Valéry Giscard d'Estaing.

Une vie au service de la culture. Michel Guy est né à Paris le 28 juin 1927. Une fois bachelier, il entame des études de Droit qu’il interrompt à 19 ans quand son père tombe malade. A 21 ans il fait son premier voyage en Italie.
En 1950, à 23 ans, Michel Guy prend la direction de l’entreprise familiale d’horticulture, qu’il conservera jusqu’en 1972. En 1964 et jusqu’en 1971, il est, auprès du directeur du Festival international de danse de Paris, chargé d’assurer la programmation de la partie contemporaine du festival. Il invitera à se produire au Théâtre des Champs-Elysées Paul Taylor, Merce Cunningham ou encore Alvin Nikolaïs.
En 1971, il fonde à la demande de Georges Pompidou, et avec le soutien de Jacques Duhamel, le Festival d’Automne qui associe étroitement Arts plastiques et Arts du spectacle. Il programme en 1972 Xenakis, Chéreau, Grotowski, Béjart, Dubuffet et, en 1973, le compositeur John Cage, le peintre Jasper Johns et le chorégraphe Merce Cunningham. En 1974, quand Valéry Giscard d’Estaing est élu Président de la République, et Jacques Chirac nommé Premier Ministre, il devient secrétaire d'État à la Culture.
Il laisse alors la direction du Festival d’Automne à Alain Crombecque avant de la reprendre en 1976, après avoir été remplacé au secrétariat d’État à la Culture par Françoise Giroud.
Entre 1977 et 1981, après la mort d’Henri Langlois, il assure la vice-présidence de la Cinémathèque. Il démissionnera en 1981 pour laisser la place à Costa-Gavras. En 1983, il devient vice-président du Festival d’Avignon dirigé par Bernard Faivre d’Arcier. En novembre 1986, il est nommé au conseil d’administration de la Sept avant d’assurer la vice-présidence du conseil de Surveillance en 1989 avec Georges Duby. Il jouera aussi le rôle de consultant, après les élections municipales de 1981, auprès des nouveaux maires de Nîmes, d’Arles, d’Avignon. En 1982, les Clubs 89 et Perspectives et Réalités lui commandent un rapport sur « la décentralisation
culturelle ».
Il meurt dans son appartement de la rue de Rivoli, à Paris, le 30 juillet 1990.

Un livre pour mieux connaître l’homme et l’œuvre. Le Comité d’histoire du ministère de la Culture a publié en 2007 « Michel Guy, secrétaire d’Etat à la Culture 1974-1976, un innovateur méconnu » de Michèle Dardy-Cretin, (diffusé par La Documentation française ).
Michèle Dardy-Cretin, chargée d’études au sein du Comité d’histoire, rend hommage à l’œuvre de Michel Guy en quelques 300 pages et six chapitres : 1. Un soutien déclarée à la création vivante. 2. L’obsession de la diffusion 3. L’invention des chartes culturelles. 4. L’élargissement du périmètre de la protection patrimoniale. 5. Le « sauvetage » du cinéma français. 6. L’intégration de la chaîne du livre.
Une animation dans le Hall du Ministère, rue Saint-Honoré, permet de consulter cet ouvrage de référence, de revoir les trois films diffusés au cours de la soirée d’hommage et d’admirer le modèle en plâtre (Sèvres-Cité de la céramique) de la médaille à l’effigie de Michel Guy, commandée par le ministère de la Culture et de la Communication.

[Voir la vidéo de l'hommage]