Comme Georges Pompidou et François Mitterrand, Jacques Chirac nourrit dès son élection un grand projet culturel, celui de consacrer un musée aux « arts premiers », dont l’importance lui a été révélée pendant son adolescence, où il fréquente assidûment le musée Guimet. Expert reconnu des arts asiatiques, il déplore la place trop étroite des arts non européens au Louvre et l’approche exclusivement anthropologique du Musée de l’Homme sur ses collections africaines et océaniennes. Annoncé en 1996, le musée est créé sous forme d’établissement public à la fois constructeur et gestionnaire par le décret n° 98-1191 du 23 décembre 1998, la localisation choisie étant celle du terrain du quai Branly initialement destiné à loger un centre de conférences internationales. Un concours d’architecture lancé en 1999 sélectionne Jean Nouvel, le bâtiment est livré le 20 juin 2006 et il prend en 2016 le nom de Musée du Quai Branly Jacques Chirac. Il est désormais organisé par le décret n° 2004-1350 du 9 décembre 2004. Ses collections regroupent celles du musée national des arts d’Afrique et d’Océanie venues du Palais de la Porte Dorée et celles du laboratoire d’ethnologie du Musée de l’Homme. Elles sont enrichies par d’importants achats conseillés par l’expert et marchand d’art Jacques Kerchache. Depuis le 13 avril 2000, 120 œuvres issues de ses collections sont présentées au Pavillon des Sessions du Louvre, dans une muséographie de Jean-Michel Wilmotte.