Un buffet remarquable construit au XVIIe siècle
Classé au titre des monuments historiques le 19 mars 1971, le buffet des grandes orgues de la cathédrale Saint-Étienne, ouvrage en noyer et chêne, a été construit de 1612 à 1614 par les ébénistes toulousains Behorry et Morejot pour recevoir l’instrument élaboré par le facteur d’orgues Antoine Lefebvre. En 1948, le grand facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll écrit qu’il s’agit d’un des instruments les plus complets et les mieux conçus que l’on ait construit au XVIIe siècle. La facture de sa sculpture en fait également une réalisation remarquable. L’emplacement de l’instrument a été choisi accroché au mur, pour le protéger d’un incendie éventuel (le chœur de l’édifice ayant été détruit par le feu le 10 décembre 1609). Il a traversé les siècles et les « mises à la mode » de la partie instrumentale. À la fin du XIXe siècle, la structure du buffet devait porter plus de 12 tonnes, contre 4 à 6 tonnes à l’origine. Lors de sa reconstruction de 1973 à 1977 par la maison Kern, il fut décidé de soulager le buffet de sa fonction de structure porteuse et de le cantonner au rôle de porte-son et de décor grâce à la construction d’une charpente métallique intérieure fixée dans le mur occidental et sur laquelle sont accrochés le meuble et la partie instrumentale.
Un chantier monumental pour la conservation du buffet
Lors des travaux des années 1970, la surface du buffet a été nettoyée, traitée, teintée et encaustiquée. À la fin des années 1980 des traces blanchâtres sont apparues qui, quoique traitées, ce sont développées au fil du temps. En 2013-2014 la conservation régionale des monuments historiques de la Drac, en lien avec le technicien-conseil agréé du ministère de la Culture, a commandé une étude de diagnostic de la boiserie.
Trois agents de dégradation ont été identifiés : présence d’insectes xylophages, développement fongique et moisissure. Il a été décidé de traiter le buffet au plus vite et dans sa globalité, pour stopper ces dégradations et mettre en œuvre les mesures destinées à éviter qu’elles ne réapparaissent après traitement.
Accroché à 17 mètres de hauteur, le projet nécessite la mise en place d’un échafaudage monumental pour accéder à toutes les parties ,externes comme internes, du buffet et pour déposer les tuyaux de façade dans les meilleures conditions.
Dans le cadre d’un marché public, l’État a confié ces travaux spécialisés à l’atelier d’Élise Rachez et de Stéphane Moreau, restaurateurs d’œuvres sculptées (à Saint-Nauphary, Tarn-et-Garonne).
Les manipulations des tuyaux et la protection des éléments intérieurs sont réalisées par Jean Daldosso, facteur d’orgue en charge de l’entretien de l’instrument. Après l’opération de restauration, il procédera à l’accord général des 3 270 tuyaux composant l’instrument.
Débutés le 3 août, les travaux se poursuivront jusqu’au 15 septembre 2015. Ils sont financés en totalité par l’État à hauteur de 110 000 euros.
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