Culture et Ruralité
Une politique culturelle au service des publics et des territoires ruraux.
La culture est aujourd’hui un facteur d’attractivité et contribue au développement économique des zones rurales en profonde mutation sociale. Qu’il s’agisse de populations en situation de difficulté sociale et financière, ou de populations à la recherche d’une qualité de vie meilleure et habituées à un environnement culturel de qualité et de proximité, il revient au ministère de la Culture d’appliquer une politique de démocratisation culturelle et de cohésion territoriale, en tenant compte de la loi d'aménagement du territoire (MATPAM). Celle-ci invite les pouvoirs publics à être vigilants quant à l’équilibre de l’offre culturelle entre les « pôles métropolitains » et les « pôles d'équilibre territoriaux ruraux ».
Le partenariat noué depuis une trentaine d’années entre les ministères chargés respectivement de la culture et de l'agriculture a accompagné cette ambition sur l’ensemble du pays.
Une dimension supra nationale a été donnée par la Communauté européenne avec la création, dans chaque pays membre, d’un « réseau rural » national. Décliné à l’échelon régional en 26 réseaux régionaux, il aide à « décloisonner les espaces, les acteurs et les thématiques ».
Il fédère tous les acteurs bénéficiaires du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), géré depuis 2015 par les Conseils régionaux. Le Commissariat Général à l’égalité des Territoires (CGET), le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt et l’Association des régions françaises (ARF) en assurent la tutelle. (Synthèse du panorama des travaux du réseau rural français 2007- 2013)
Une politique culturelle interministérielle
La coopération entre le ministère de la Culture et le ministère de l’Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt a considérablement évolué et n’a cessé d’élargir ses champs d’intervention.
Elle repose sur le protocole de 1984, renouvelé en 1990, qui visait à promouvoir et valoriser la création, la diffusion et la pratique culturelle et artistique selon les modalités adaptées au milieu rural. Il s’appuyait principalement sur le réseau des lycées agricoles, dont l’une des missions est de « participer à l’animation du milieu rural ». Enrichie par le Programme national de l'alimentation de 2010 (PNA), et le Plan rural de 2011, cette politique a été confortée, le 23 septembre 2011, par la signature d’une convention cadre « Alimentation, Agri-Culture ».
Le Programme National alimentaire (PNA)
Il concourt à la construction d’un lien vivant entre le citoyen, sa terre et sa culture. En novembre 2010, Le repas gastronomique des Français, élément social participant de la la culture française, était inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
En 2014, un deuxième Programme national de l’alimentation a été intégré à la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. Il est articulé autour de quatre axes : la justice sociale; l’éducation alimentaire de la jeunesse; la lutte contre le gaspillage alimentaire et l’ancrage territorial et la mise en valeur du patrimoine.
Le plan rural (plan d'action pour le développement culturel des territoires ruraux)
En 2011, le ministère de la Culture programmait un Plan rural qui s’articulait autour de neuf actions et de quatre axes :
Axe stratégie territoires et habitants
Action 1 : mieux ancrer les pratiques culturelles dans le quotidien des populations : mise en réseau des équipements, itinérance...
Axe patrimoines et création
Action 2 : de la valorisation des patrimoines en zone rurale à la naissance de véritables « paysages culturels » construits par les populations de la ruralité
Action 3 : ré-équilibrer et rendre plus attractive l'offre culturelle pour les populations rurales
Action 4 : promouvoir les Résidences d’artistes et d'écrivains en milieu rural
Axe éducation et développement artistiques et culturels
Action 5 : éducation et développement artistiques et culturels de tous les publics
Action 6 : développement des pratiques numériques
Axe valorisation des territoires/tourisme/économie culturelle
Action 7 : actions en faveur de la numérisation de contenus culturels et du numérique
Action 8 : actions dans le domaine du tourisme et de la valorisation des patrimoines
Action 9 : économie culturelle dans les territoires ruraux
Action 10 : une nouvelle médiation culturelle autour du patrimoine alimentaire
La nouvelle cartographie des territoires
Le protocole Alimentation/Agri-Culture de septembre 2011 a pour objet de rééquilibrer les zones culturellement délaissées, qu’elles soient rurales ou périurbaines. Il tient compte des trois volets législatifs de la réforme territoriale : la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles du 27 janvier 2014, dite MAPTAM, la nouvelle carte des régions et la loi NOTRe.
Le 13 mars 2015, le comité interministériel aux ruralités préconise dans sa mesure 12 « des pratiques culturelles diversifiées au cœur des ruralités » avec pour indicateur le nombre de conventions de développement culturel formalisées entre l’État et les collectivités territoriales. Le bilan d’étape du 14 septembre 2015 à Vesoul a fait état de 351 conventions.
Les partenaires au service du maillage du territoire
De nombreux partenaires contribuent à cet essaimage et travaillent en synergie tout en y associant la population et les acteurs locaux. Cette coopération est aujourd’hui relayée par différents partenaires : les institutions culturelles, les manifestations culturelles nationales ou régionales, les labels relevant du ministère de la Culture ou les parcs naturels régionaux. Les résidences d’artistes, les centres de ressources en région (centres régionaux du livre, pôles images…) sont autant d’outils au service d’un développement culturel de proximité.
Les institutions culturelles
Le ministère de la Culture et les collectivités locales soutiennent conjointement les institutions culturelles du spectacle vivant, du cinéma et du patrimoine. Ces institutions ont pour mission de s’adresser à toutes les populations, de combattre les inégalités territoriales et sociales d’accès à la culture et leurs services des publics assurent un travail de médiation pour toucher les populations les plus éloignées.
Deux réseaux sont réellement devenus des points d’ancrage pour offrir une offre culturelle élargie. Les bibliothèques municipales et départementales de prêt qui jouent un rôle culturel, éducatif et social sur tous les territoires et les archives départementales qui valorisent leur patrimoine par des expositions virtuelles ou itinérantes prêtées gratuitement aux communes.
Les parcs naturels régionaux
Créés en 1967 par la DATAR, sous forme de syndicats mixtes, les 51 parcs naturels régionaux (PNR) sont co-financés par l’État et les collectivités territoriales. Ils ont pour tutelle le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (MEDDE) et le ministère du Logement, de l’Égalité du territoire et de la Ruralité (METLR).
Une convention cadre nationale a été signée en 2015 entre la Fédération des Parcs naturels régionaux et le ministère de la Culture.
Les parcs, éléments indissociables de la politique d'aménagement du territoire sont des partenaires indispensables à l’équilibre de la vie locale rurale. Ils disposent d’une ingénierie d’accompagnement et apportent une plus-value aux communes adhérentes. Leurs missions principales sont :
- la préservation des patrimoines naturels, culturels et paysagers ;
- l’action culturelle ;
- l’aménagement du territoire ;
- l’éducation et la sensibilisation des publics ;
- l’expérimentation de politiques nouvelles.
Au-delà du patrimoine et des structures culturelles, ils sont nombreux à faire appel à des résidences d’artistes dans les domaines des arts plastiques, du livre, du spectacle vivant, de l’architecture…
Les labels
L’attribution de labels par le ministère de la Culture vise à mettre en valeur la richesse et la diversité du patrimoine culturel et naturel : "Villes ou pays d'art et d'histoire", "Maisons des illustres", " Patrimoine du XXe siècle / Architecture contemporaine remarquable», « Jardins remarquables » ou "Musées de France".
En savoir plus sur les labels dans le Grand Est
Les Sites remarquables du goût
Décerné depuis 1995, le label Sites remarquables du goût s’articule autour de quatre thématiques alimentaires : boissons, fruits, produits issus de la mer et de la terre. La charte établie par leur Fédération nationale met en avant des critères d’excellence et les liens entre un produit emblématique du terroir, une production locale et un environnement patrimonial, paysager et humain.
Les Centres culturels de rencontre
Créés en 1972, les Centres culturels de rencontre porteurs d’un projet intellectuel et artistique original, sont à la fois des lieux de mémoire et de création, principalement hébergés dans des sites patrimoniaux en zones rurales. L’association des Centres culturels de rencontre (ACCR) les coordonne.
Les Itinéraires culturels
Lancés par le Conseil de l’Europe en 1987, les Itinéraires culturels du Conseil de l’Europe relèvent des ministères en charge de la Culture et du Tourisme et doivent a minima concerner trois pays membres. Ils soulignent l’importance de la culture dans la construction de la citoyenneté européenne et d’un patrimoine commun. Ces itinéraires construits comme des parcours touristiques européens, la plupart du temps patrimoniaux avec des thématiques culturelles, s’adressent généralement aux jeunes avec une optique de développement durable.
L'enseignement agricole
En savoir plus
Les outils de développement culturel
La DRAC contribue au développement culturel des territoires ruraux et à l’élargissement des publics dans le cadre de partenariats et de conventions avec des collectivités territoriales : conventions de développement culturel, Contrat territoire lecture, résidence d'artiste (en et hors temps scolaires)...
Développement du projet Micro-folies dans le Grand Est
Le projet « Micro-Folies » est un nouvel outil de développement culturel qui s'adresse aux territoires culturels prioritaires et aux bassins de vie les moins bien dotés en équipements culturels, afin de répondre aux problématique d'accès démocratique à la culture.
Il s'agit d'aménager, dans une structure culturelle existante, un lieu original et novateur proposant :
- un musée numérique : une galerie virtuelle de 500 chefs-d’œuvre à découvrir sous forme numérique, accompagnés d'actions de médiation ;
- une bibliothèque / Ludothèque : un programme d'activités accessibles gratuitement à tous. Une salle de lecture, des jeux en prêts, des ateliers pédagogiques...
- un espace scénique / café : la Micro-folie est avant tout un lieu de vie et de convivialité et d'échanges. Restauration, bals, théâtre, cinéma... sont proposés.
Inspiré des Folies du Parc de La Villette conçues par l’architecte Bernard Tschumi, ce projet novateur est porté par le Ministère de la Culture et coordonné par La Villette.
Les collectivités intéressés sont invités à se rapprocher du chargé de mission Micro-Folie à l'établissement public du parc de la grande Halle de la Villette (EPPGHV) et de la DRAC Grand Est.
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