Edition d'un livre augmenté de contenus vidéo interactif"L'oeil de Clairvaux - A travers les murs de la prison de Clairvaux"
Objet multimédia à multiples entrées, le livre est augmenté de contenus vidéo et sa forme même renvoie à l’infinie succession de portes qui mènent aux personnes détenues.
Le lecteur est invité à interagir avec les pages afin d’accéder aux portraits vidéos du court-métrage “Antiportraits Clairvaux” via des terminaux portatifs (smartphones, tablettes).
Ce processus permet d’enrichir la déambulation en immergeant le lecteur à travers ses sens : le toucher, la vue et l’ouïe.
Ouvrage proposé en pré-achat
L'ouvrage, édité aux éditions Trans Photographic Press en 2015, sera disponible en septembre 2015.
Le projet est accompagné par la DRAC Champagne-Ardenne, l’Administration pénitentiaire, Antoine de Galbert de la Maison Rouge à Paris et l’association L’Ilôt qui accompagne des personnes sortant de prison vers la réinsertion..., il fait également l'objet d'une campagne de pré-achat.
En savoir plus sur cette campagne :L'oeil de Clairvaux
L'application
Le lecteur est invité à télécharger l'application L’ŒIL DE CLAIRVAUX. Il pourra, à travers la reconnaissance d’images, accéder aux différents contenus numériques.
Il interagira avec les pages grâce à sa tablette ou son smartphone afin de faire apparaître les antiportraits vidéo, les sons de la détention, les images (plans de situation dans le bâtiment, inscriptions), les légendes descriptives.
Ce processus permet d’enrichir la déambulation en immergeant le lecteur à travers ses sens de manière active : le toucher, la vue et l’ouïe.
Le livre
Il est composé de deux blocs de 64 pages en vis à vis. La composition des pages en quatre volets (une image centrale qui s’ouvre et deux images latérales) permet des lectures multiples selon les pages que l'on positionne face à face.
L'ouverture par le milieu donne la sensation d'entrer dans le Grand cloître. Cette double narration croisée entre une écriture numérique et des photographies imprimées, offre au lecteur des associations inédites et individuelles. Ces deux narrations se développent dans un mouvement de l'extérieur vers l'intérieur de la prison, du plan large vers le plan rapproché. Ainsi, quelles que soient les associations activées par le lecteur, il aura toujours la sensation d'avancer, de progresser vers les personnes détenues et dans la détention historique.
- Vidéo
Le court-métrage ANTIPORTRAITS CLAIRVAUX (15mn36) a été réalisé avec un groupe de sept détenus à la Maison centrale. Les rencontres et ateliers se sont échelonnés jusqu’en 2012. Pour faire ces antiportraits, Marion Lachaise a utilisé un processus de modélisation vidéo déjà développé dans sa pratique artistique. Chaque détenu est filmé à travers un objet qu’il a lui-même fabriqué. Il en résulte une fragmentation des visages qui révèle la fragilité de l’homme. Apparaissant sur un fond noir, les personnages semblent appartenir à un espace lointain...celui de la détention. Les paroles nous parlent de l’intime, de la vie, des rêves de ces sept hommes qui ont trouvé, chacun à leur manière, un mode de survie dans l’univers carcéral.
- Photographies
Les photographies du Grand cloître tracent un parcours de l’entrée du bâtiment vers les détails griffés sur les murs des cages à poules. Les compositions en triptyque avec les images centrales qui s’ouvrent par le milieu construisent des scènes panoramiques qui invitent le lecteur à entrer. Les volets latéraux apportent des détails (dessins minuscules, collages déchirés), des accès (escaliers, portes). La progression dans le bâtiment est ponctuée par les emblématiques œilletons de surveillance qui tracent une trajectoire scopique.
- Textes
L'artiste a sollicité six auteurs dont les textes enrichissent le parcours :
- En introduction, Sonya Faure, journaliste au journal Libération, présente la démarche de l'artiste.
- Philippe Artières, auteur et historien, directeur de recherche au CNRS au sein de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain à l’EHESS, écrit un texte critique sur l’histoire du regard dans l’architecture carcéral.
- Jean-François Leroux-Dhuys, membre de l'Académie d'Architecture, Président de Renaissance de l'Abbaye de Clairvaux, décrit l’histoire de Clairvaux depuis sa création en 1115 jusqu’à sa transformation en prison par Napoléon en 1805.
- Denis Salas, magistrat et essayiste, spécialiste de Franz Kafka, attire notre attention sur le lien ténu qu'entretient le droit et la liberté.
- Olivier Marbœuf est auteur et directeur de l’Espace Khiasma, lieu de diffusion artistique et culturelle dont les actions questionnent les relations entre art et pratiques sociales. Attaché aux expériences visuelles, il place L’ŒIL DE CLAIRVAUX dans une histoire de l’écriture cinématographique.
MARION LACHAISE
L'artiste travaille sur la représentation de la figure humaine dans ce qu'elle a d'extensible, d'élastique et d'invisible : du personnage public à son fantôme.
Plusieurs media sont généralement conviés à l'apparition de ces visages et de ces corps et principalement la vidéo (image et voix) et la sculpture qui fonctionnent comme les outils de la métamorphose et de l'incarnation. Les antiportraits vidéo, fruits de ce processus de travail, sont toujours associés à un lieu qui correspond à leur espace originel. Aujourd'hui, L’ŒIL DE CLAIRVAUX radicalise la représentation du lieu, ici l'ancienne détention, pour que chacun s'en empare et s'approprie l'usage d'un geste d'apparition et de rencontre.
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