Les centres d'interprétation de l'architecture et du patrimoine (CIAP)
Levier de développement culturel, le label s'appuie sur différents outils, dont un Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine. Les objectifs du CIAP, définis par la convention Pays d’art et d’histoire, sont les suivants :
- fournir aux habitants un outil d’appropriation de leur territoire et de ses composantes historiques, patrimoniales et urbanistiques en y présentant les étapes successives de la constitution du territoire, contextualisées, par rapport aux données géologiques, géographiques, historiques, politiques, religieuses, socio-économiques et techniques ;
- sensibiliser la population aux enjeux de l’évolution architecturale, urbaine et paysagère afin de l’impliquer davantage dans la réalisation de projets de mise en valeur du patrimoine. Dans ce cadre, le CIAP constitue un lieu privilégié d’information et de débats sur les projets d’urbanisme, les chantiers en cours, etc ;
- devenir un lieu d’échanges et de partage des connaissances concernant le territoire. De nombreuses animations mises en place dans le cadre du Pays d’art et d’histoire se feront dans ou à partir de ce site ;
- l’ensemble sera conçu dans le but de proposer une découverte ludique et pédagogique, ne nécessitant aucun prérequis, afin de permettre une appréhension par tous les publics. En effet, lieu d’information et de pédagogie, le CIAP s’adresse à divers publics :
- la population locale du Pays d’Épinal, Cœur des Vosges ;
- les enfants et plus particulièrement les scolaires ;
- les touristes.
"La Glucoserie" : Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine du pays d'Epinal Cœur des Vosges
Le projet de centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine est une volonté forte de la collectivité depuis la signature de la première convention Pays d’art et d’histoire en 2014. Il est constitutif de l’extension du territoire formalisée dans la deuxième convention signée en 2021. Le CIAP reflète l’ensemble des communes du Pah soit 172 communes. C’est un équipement culturel gratuit à destination des habitants, du public scolaire et des touristes.
Financements du CIAP d'Epinal Cœur des Vosges
Le montant du projet s’élève à 1 226 233 €. L'équipement a bénéficié du soutien de :
- Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays d’Epinal cœur des Vosges : 492 757 €
- État - Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) dans le cadre de France Relance : 223 829 €
- État - Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) : 167 414 €
- État - DRAC : 100 000 € (scénographie)
- Région Grand Est : 129 600 €
- Département : 90 106 €
- Communauté d'Agglomération d'Epinal : 22 527 € (espaces extérieurs)
Le bâtiment retenu, la Maison Saint Michel (ancienne maison familiale Schupp, fabricant de glucose) est la propriété du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) depuis septembre 2019. Il est situé en contrebas du château, dans un quartier périphérique culturel dynamique à proximité immédiate de la Bibliothèque multimédia intercommunale, du Centre d’art contemporain (La Plomberie), du Mur (espace dédié au street art) et du Cinéma Palace.
Le CIAP occupe un ancien site industriel (tissage et glucoserie), en bordure d’un axe routier qui a été requalifié et qui présente l’intérêt d’assurer la liaison entre le château et le centre ancien.
Ce quartier possède une riche histoire industrielle. C’est au cœur de cette petite vallée nichée entre la colline du château et celle de la Justice que Jean Humbert et Charles-Henri Schupp profitent de la force motrice de l’eau du ruisseau de Poissompré (aujourd’hui canalisé en souterrain, qui coule le long de la rue Saint Michel et se jette dans la Moselle) et implantent notamment ici un tissage de toiles de coton et une glucoserie en 1858.
Spécialisée dans la raffinerie de sirops blancs, la fabrication de glucose et de pâtes alimentaires, cette dernière est couronnée aux expositions universelles de 1867 et 1878. De 9 ouvriers en 1866, elle emploie 18 ouvriers en 1883, puis 30 dans les années 1900.
La glucoserie ferme ses portes en 1952, après un siècle d’activité. Le site est repris par la Société des Transports Automobiles des Hautes Vosges (STAHV) pour y stationner ses nombreux véhicules et son matériel de remontée mécanique. Située sur le site de la glucoserie, la maison familiale Schupp est alors utilisée pour abriter les bureaux de STAHV et son intérieur, initialement résidentiel, est plusieurs fois remanié. Après le départ de la STAHV en 2003, les bâtiments industriels sont démolis mais la maison familiale Schupp est conservée.
Le projet architectural
La maîtrise d’œuvre a été confiée au cabinet de l’architecte de Jean-Luc Gérard, JLG architecte, et la scénographie au cabinet "Présence".
Le bâtiment étant fermé depuis 2003, des travaux importants de rénovation et de réhabilitation ont été nécessaires pour aménager un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (création de 2 étages, mise en place d’un escalier et d’un ascenseur au centre du bâtiment, grandes ouvertures vers l’extérieur) mais il était important de conserver l’aspect extérieur, qui a conservé son cachet d’antan.
L’édifice présente la forme d’un carré de 11 mètres de côté et possède, côté sud, de belles modénatures qui témoignent du prestige de son fondateur. Afin de ne pas dénaturer la forme originelle de l’édifice, la cage d’ascenseur a été placée au centre du bâtiment. C’est autour de cette grande élévation en béton, qui fait désormais office de nouveau mur porteur, que s’articulent les nouveaux espaces de la Glucoserie. En trop mauvais état et parfois dangereux, les murs intérieurs et les plafonds ont dû être détruits. Ils ont été reconstruits en bois local, afin d’être en harmonie avec les richesses naturelles du territoire. En savoir plus sur la restauration du bâtiment
Présentation du nouvel équipement
D’une surface de 313 m2, il se compose, au rez-de-chaussée, d’espaces dédiés à l’accueil, d’un bureau, d’un espace de stockage et de la salle pédagogique, au 1er et 2e étage de l’exposition permanente, et de l’exposition temporaire dans une partie du 1er étage.
Une maquette multimédia composée d’un plan relief avec projection et présentation topographique du territoire est le point de départ de la visite et le cœur de l’exposition permanente.
Les expositions sont basées sur des panneaux descriptifs, des témoignages audio, des maquettes tactiles, des courts-métrages (à terme 20 films) et des casques de réalité virtuelle.
L’exposition permanente comprend 25 thématiques réparties entre les 2 étages (patrimoines naturel, industriel, religieux, castral, des Premières et Deuxième Guerres mondiales et architectural à travers le Moyen Âge, la Renaissance, l’habitat rural, l’urbanisme du XVIIIe siècle jusqu’à 1939, le thermalisme et la deuxième Reconstruction.
L’aménagement intérieur s’est accompagné du traitement des espaces environnants (végétalisation, panneaux, totem) pour donner au CIAP plus de visibilité et de lisibilité.
L’exposition temporaire inaugurale s'intitule « De la reconstruction à la construction : le Pays d’Epinal après la Deuxième Guerre mondiale ».
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