3.1119 - Collet des Comtes
le 11e arrondissement, à l'est de Marseille, le long de l'Huveaune
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 1119, p 27. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Le Collet des Comtes
56 avenue des Butris, quartier Saint-Marcel 13011
Lambert 3 : lat. 3.11739 ; long. 43.297
Accès : bus n° 10 : Cinq avenues - Les Caillols Hôpital , bus n° 91 : métro Timone - Les Caillols Hôpital
propriétaire : Syndicat des Copropriétaires
Gérant de copropriété OTIM SOMERIM
programme : Groupe d'habitations de 102 logements.
Maître d'ouvrage : S.A.R.L. Collet des Comtes, gérant Claude Pellat.
Ensemble de 85 "villas".
dates, auteurs : Permis de Construire 1970. Rectificatif 1972. Conformité 1973.
André Chrysochéris, architecte.
Bureau d'études, SOFRAL.
site : Sur le versant est du Collet au sud des Caillols. Altitude entre 91,65 et 78,20 m. Terrain initial de 5,6 ha. Zone rurale du Plan d'Urbanisme Directeur de 1949. Ex-ZUP n° 3, actuelle ZAC des Caillols.
plan de masse : Jumelage de deux maisons ensuite superposées par couches suivant le décalage de la pente naturelle du terrain. Elles sont réparties suivant la même orientation le long de trois voies parallèles. Épannelage de R+2 à R+4.
bâti : Structure en voile de béton de 0,15 m. Façades en béton brut. Ouverture à l'est sur des patios, façades des chambres vitrées, pignons à l'ouest fermées sur les garages. Les plantations ont gagné en importance dans le paysage des bâtiments.
sources : AD : 2071 W 44 (8.908)
Contexte :
L'opération Collet des Comtes était programmée à l'origine dans l'ensemble de la Zone à urbaniser en priorité ZUP n° 3. Cependant les projets de ZUP sont remplacés par l'implantation de ZAC (Zone d'aménagement concerté) avant même l'aboutissement de la ZUP n° 2 pour laquelle avait déjà travaillé l'architecte André Chrysochéris, auteur du Collet des Comtes et probablement à l'origine également de la programmation de la ZUP n° 3, désormais ZAC des Caillols. Par le biais de cette substitution légale, le projet d'ensemble subit également des modifications, et dans cette partie du projet, ne subsistera que la projection des villas en bande de Collet des Comtes. Les grands équipements prévus à l'origine ne trouveront pas leur place dans cette ZAC, pas plus que la tour de 32 logements programmée sur la butte du Collet et comprise dans le permis de construire déposé par A. Chrysochéris.
Au-delà des contraintes de mutation des législations urbaines de l'époque, Collet des Comtes est un ensemble représentatif de la pensée architecturale du logement collectif en Europe. La volonté de s'échapper du grand ensemble extrêmement dense tout en conservant les avantages du tissu groupé trouve écho dans des projets phares à l'époque développés notamment par Moshe Safdie à l'Exposition universelle de Montréal (1987, Canada), Habitat 87, ou encore le Farum Midtpunkt de Copenhague (1974, Danemark) et les hôtels du M'Zab par F. Pouillon (1970, Algérie). Le développement d'un tissu continu et proliférant trouve même sa place au sein du projet de Toulouse-Le-Mirail de Candilis, Josic et Woods (1966).
Description :
Alignées le long de trois rues parallèles, les villas de Collet des Comtes forment un ensemble de logements superposés suivant la pente douce naturelle du terrain. Chaque appartement est jumelé avant d'être empilé afin de créer un jeu de toits-terrasses mutuels, et répété en long suivant les trois allées de circulation automobile, contemporaine du projet, créées à l'ouest de la butte du Collet. Chaque module, pris dans la pente, forme une petite ruelle piétonne qui débouche perpendiculairement à chaque allée. C'est le long de ces ruelles que se cachent, de part et d'autre, les entrées des appartements. Les parties communes entre les logements se jouxtant ne sont en réalité que les clôtures séparatives des jardins et leur mur mitoyen.
L'ensemble est extrêmement homogène. Une fois que le projet de tour fut évacué du programme, l'ensemble est constitué de maisons superposées, toutes de 5 à 6 pièces, respectivement de 88 et 100 m2 de surface habitable, et possédant individuellement un patio, un solarium et un garage. Ces derniers sont regroupés dans le même plan que l'appartement situé au niveau de l'allée supérieure.
La structure en voile de béton de 0,15 m cloisonne l'espace en trois travées longitudinales de 4,30 m constituant la largeur de chaque emplacement de parking et subdivisées en petites pièces ouvertes dans les appartements. Chambres et le séjour sont organisés autour du patio, la cuisine est comprise dans le grand volume du séjour alors que la salle de bain et le cellier sont contre le mur fermé ouest et séparés par une contre-coursive qui partage l'appartement du nord au sud depuis la porte d'entrée jusqu'à buter contre la cloison de l'une des chambres.
La forme de "pavillons ouverts" est symptomatique à l'époque d'un courant de pensée qui veut s'affranchir d'une architecture de tours et de barres. Cependant, Collet des Comtes ne représente pas l'exemple le plus satisfaisant en matière de réalisation de ce type de programme. En effet, la mono-orientation des élévations ne crée pas le dynamisme d'une rue de la ville historique. Les façades fermées composées de portes de garages ne constituent pas un environnement favorable au développement d'une vie de quartier.
Auteur :
André Chrysocheris,
architecte français, né en 1915 à Istambul, élève de Paul Tournon, est diplômé en 1942.
Il est inscrit à l'ordre des architectes en 1953.
Il réalise à Marseille :
1955-57, immeuble d'habitation social, rue d'Alger,
1956-57, immeuble d'habitation, chemin du Rouet,
1957, immeuble d'habitation, 46b boulevard C. Flammarion,
1957-62, ensemble immobilier Beauvallon, Mazargues,
1958-61, ensemble immobilier Parc Corot, Saint-Just,
1960, immeuble d'habitation social, 139 avenue des Olives,
1962, ensemble immobilier Le Goya, avenue du Prado avec B. Laville, N. Mazoyer et C. Zubiena,
1964, immeuble d'habitation La Désirée, Le Cabot,
1961-64, ensemble immobilier La Mongrane, Saint-Just,
1963, groupe d'habitation La Rouguière, Saint-Marcel,
1967, ensemble immobilier La Sauvagine, Saint-Jérôme,
1971, immeuble d'habitation La Viste 2, Saint-Louis,
1972, immeuble d'habitation La Moularde, Les Caillols,
1972, immeubles d'habitation Le Collet des Comtes,
1974, immeubles d'habitation Les Amaryllis, Notre-Dame Limite.
Fichiers associés :
- Carte du 11e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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