Ensembles & résidences
Les Rosiers, façade sud du bâtiment. © Thierry Durousseau, 2004-2005
Marseille possède un remarquable patrimoine concernant le second XXe siècle. La Cité Radieuse figure parmi les icônes corbuséennes mondiales, le Quai du Port appartient aux quelques grandes reconstructions portuaires nationales reconnues à travers la relecture postmoderne de l'œuvre de F. Pouillon. Ces deux exemples montrent la grande variété de ce patrimoine qui, à travers sa production bouleversante, ne se réduit pas aux seules oeuvres des grands pionniers ou aux personnalités singulières, mais comprend aussi des témoignages moins connus, significatifs de l'architecture et de l'histoire de la période. On ne pourrait toutefois parler d'école locale tant les oeuvres sont diverses. Si les investigations sur l'architecture du second XXe siècle datent maintenant d'une dizaine d'années, ce patrimoine reste largement moins reconnu par l'édilité et le public, d'où l'intérêt des recensements et des travaux monographiques proposés ici.
En toute logique, après la phase de recensement délimitant le corpus des ensembles et résidences à Marseille dans son extension, il s'est agit ici d'en réduire les contours pour en développer une plus grande compréhension, formalisée par les fiches monographiques. Par définition celles-ci ne rendent compte que d'un seul objet du corpus, mais l'ensemble des monographies constitue une collection portant ainsi sur une série d'objets analogues autorisant par la suite la construction de typologies, de classifications et de comparaisons.
C'est dire l'importance du choix des ensembles et résidences donnant lieu à des fiches monographiques. Une partie du corpus a été distinguée par la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites, avec l'attribution à une vingtaine de groupes d'habitations du label Patrimoine du XXe siècle. Pour le restant, la sélection s'est faite non seulement à partir de critères esthétiques, mais aussi du point de vue de l'histoire des techniques, des évolutions politiques, culturelles, économiques et sociales. Le comité de pilotage de l'étude, où les bailleurs sociaux étaient bien représentés, a orienté le choix des opérations dans cette dimension sociale. Dimension dont la ville, sur la période, est restée le théâtre depuis les baraquements des personnes déplacées en 1945, les logements provisoires de 1954, le retour des rapatriés d'Algérie en 1962 enfin, la politique de résorption des bidonvilles à partir de la fin des années soixante.
Au total, un échantillon de quatre vingt-groupes d'habitations, donnant lieu à autant de fiches, établies sur un modèle commun.
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