La dernière grande phase de restauration des toitures hautes de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais débutera en septembre 2022. Les travaux sont sous la maitrise d’ouvrage de la Direction régionale des affaires culturelles des Hauts-de-France et la maitrise d’œuvre de Régis Martin, Architecte en chef des monuments historiques. D’un montant total de 17 172 519,14 € TTC l’opération bénéficie d’un soutien de France Relance à hauteur de 3 150 000 € (affectée à la tranche ferme).
L’opération porte sur la toiture des transepts, de la croisée et de la travée de nef et associe travaux de couverture, de charpente et de maçonnerie des parties hautes.
En place dans leur état actuel depuis le XIXe siècle malgré de multiples réparations ponctuelles, les couvertures nécessitent un programme complet de restauration qui a été initié lors d’une première campagne de travaux sur les toitures du chœur entre 2010 et 2013 (maîtrise d’œuvre Etienne Poncelet, architecte en chef des monuments historiques).
Le projet comprend également la dépose des étaiements qui avaient été mis en place à l'intérieur de l'édifice en 1993 pour corriger des fragilités structurelles : les études ont en effet montré l'efficacité de ces mesures. La restauration des toitures est une condition indispensable préalable à cette dépose, qui permettra de retrouver une perception globale des volumes extraordinaires de l'édifice depuis le transept.
Ce programme intègre parallèlement une série de mesures destinées à renforcer les systèmes de sécurité incendie des combles en profitant des travaux de toiture. Elles consistent à améliorer et étendre le système de détection, à compartimenter l’espace sous charpente et à y installer un système d’extinction de feu naissant par système de brouillard d’eau. Elaboré en collaboration étroite avec les services du SDIS de l’Oise, ce dispositif contribuera à lutter efficacement contre un départ d’incendie avéré en compensant la grande hauteur de l’édifice qui complexifie l’intervention humaine.
La cathédrale conserve par ailleurs un ensemble exceptionnel de vitraux du XVIe siècle ainsi que des tapisseries issues de la manufacture de Beauvais. Le chantier accompagnera les célébrations du 800e anniversaire de l'édifice gothique en 2025. A proximité, la ville et le département mènent des travaux sur le quadrilatère et le MUDO, accompagnés par la DRAC contribuant ainsi fortement au renouvellement du quartier épiscopal de Beauvais.
Calendrier prévisionnel de l’opération
- Préparation et tranche ferme 2022-2023 (16 mois)
(extérieur transept Sud)
- Tranche optionnelle 1 2024-2025 (18 mois)
(intérieur transept Sud, extérieur et intérieur croisée de transept et nef)
- Tranche optionnelle 2 2025-2026 (13 mois)
(extérieur et intérieur transept Nord)
- Tranche optionnelle 3 2026 (6 mois)
(fin intérieur transept Nord)
Impacts des travaux pour le public
Hormis des périodes ponctuels nécessitant une fermeture impérative aux publics, pour lesquels les informations seront toujours communiquées en amont, l’édifice restera ouvert durant toute la durée des travaux. Des aménagements temporaires permettront notamment la continuité des visites et activités religieuses en adaptation des travaux intérieurs. Les installations de chantier (base vie, échafaudages, zones de stockage et de travail…) empièteront partiellement le domaine public, en particulier au niveau du parvis Sud. Elles n’empêcheront cependant pas la circulation sur le parvis et laisseront également libre la voie des Chasse-Marée, sauf temps très ponctuels de livraisons (voir plan associés).
La cathédrale Saint-Pierre
Classée au titre des monuments historiques sur la liste de 1840, la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais est une des plus célèbres cathédrales gothiques d’Europe. Elle fut édifiée à partir de 1225 en deux grandes phases de construction, aux XIIIe (amorce de transept et chœur) et XVIe siècles (bras de transept, croisée et début de nef).
Conçue sur des dimensions hors normes (48m sous voûtes intérieures), les sinistres structurels qu’elle a subis, en 1284 et surtout en 1573 lors de l’effondrement de sa tour lanterne qui culminait à plus de 150m, ont en partie conditionné sa configuration architecturale actuelle.
L’arrêt définitif du programme constructif explique en effet l’absence de nef au-delà de la première travée ; ceci a permis la préservation exceptionnelle du massif occidental de la cathédrale primitive dénommée Basse-Œuvre, datée du Xe siècle. Conséquence également des effondrements et de l’inachèvement du chantier, la croisée de transept est couverte d’une voûte en bois, qui rend l’édifice particulièrement sensible en cas d’incendie.
Les hauts combles, qui culminent à plus de 60m, constituent un héritage exceptionnel préservant une grande partie de la charpente d’origine du chœur (XIIIe siècle), des transepts (XVIe siècle) et de la croisée, marqueurs des grandes évolutions chronologiques du monument.
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