Le festival de Cannes, qui débute mardi 16 mai, ouvre, chaque année, une fenêtre sans équivalent sur le meilleur de la création cinématographique mondiale : sélection passionnante, jury affûté, sections parallèles pointues, diversité pertinente, grands classiques restaurés… Sur le tapis rouge, les événements, plus séduisants les uns que les autres, combleront, à n’en pas douter, les passionnés du 7e Art pendant le plus grand festival de cinéma du monde.
Le festival de Cannes, c’est également un moment privilégié pour dresser un état des lieux de la planète cinéma, dont quelques marqueurs essentiels livrent à la fois le pouls et le ton : présentation du très attendu bilan de la production cinématographique 2022 réalisé par le Centre national du cinéma (CNC), l’opérateur du ministère de la Culture qui soutient le cinéma français, place des femmes dans le monde du cinéma, focus sur le documentaire...
C'est dans ce contexte que Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, a dévoilé le 19 mai les 68 lauréats de la Grande Fabrique de l'image, une initiative inédite, dotée de 350 M€ dans la cadre de France 2030, qui vise à faire de la France l'un des leaders mondiaux de la création cinématographique, audiovisuelle et numérique, en développant les studios de tournages, les effets spéciaux ou la formation... « Notre ambition est d’élargir le vivier de talents, aussi bien créatifs que techniques, de développer les compétences de la filière et d’offrir à la jeunesse l’opportunité de porter de nouveaux récits pour nourrir nos imaginaires », a souligné la ministre.
La production de films stabilisée
Comme chaque année, le bilan de la production cinématographique, publié par le CNC, donne le pouls du cinéma français. En 2022, la production est marquée par « un retour à un niveau similaire d’avant la crise sanitaire », note le CNC. Une « stabilisation », avec 287 films agréés, à la moyenne des dix dernières années, .
Après deux années marquées par la crise sanitaire, l’année 2022 est venue confirmer la dynamique française : le secteur a investi 2,4 milliards d’euros dans la production (cinéma et audiovisuel). Les différentes projections le confirment : la croissance du secteur va se poursuivre voire s’accentuer, le volume des productions culturelles pourrait doubler d’ici 2030. Les perspectives sont sans précédent pour tous les acteurs de la création et de la production.
Égalité femmes-hommes : une tendance inédite même si la parité est encore loin
Pour la première fois, le festival de Cannes comptera sept réalisatrices en compétition, soit environ 33% des cinéastes en lice. L'an dernier, elles étaient cinq à prétendre à la distinction suprême. Une avancée incontestable pour le plus grand festival de cinéma du monde, même si la parité est encore loin.
Une tendance inédite, donc, que confirme une étude de l’Observatoire de l’égalité femmes-hommes du CNC sur « Les films d’initiative française réalisés par des femmes en 2022 ». « Dans un contexte de baisse de la production de films d’initiative française, la part de films strictement réalisés par des femmes augmente sensiblement, à 30 % des films d’initiative française contre 26 % en 2021 (23 % en 2013). En considérant les co-réalisations mixtes (réalisées conjointement par des femmes et des hommes), la part de films réalisés par des femmes atteint pour la première fois le tiers des films d’initiative française agréés (69 des 208 films d’initiatives agréés en 2022) ».
Autre résultat remarquable : les devis des films strictement réalisés par des femmes atteignent en 2022 l’un de leurs plus hauts niveaux jamais constatés, à 3,7 M€. « Si ces budgets demeurent largement inférieurs à ceux des films réalisés par des hommes, l’écart constaté en 2022 est le plus faible jamais enregistré, à -21 % (-48 % en 2021 et -43 % en début de
décennie) ». L’année 2022 se distingue par ailleurs par l’agrément de trois films de plus de 10 M€ strictement réalisés par des femmes : Jeanne du Barry, de Maïwenn, Chien et chat, de Reem Kherici ainsi que le premier film de Géraldine Danon, la Mer et au-delà.
Le documentaire à l’honneur
Placée sous l'égide du ministère de la Culture, l’Année du documentaire, lancée le 6 janvier 2023 par Rima Abdul Malak, ministre de la Culture,et organisée par le CNC en partenariat avec la Cinémathèque du documentaire et la SCAM, est destinée à mettre en lumière la richesse et la créativité de ce genre, à valoriser son patrimoine et à accroître sa visibilité auprès du grand public, mais aussi à se pencher – conjointement avec les professionnels – sur les mesures de nature à soutenir plus efficacement son développement, sa production et sa diffusion.
Parmi les films sélectionnés à Cannes cette année, plusieurs documentaires sont présentés en sélection officielle, dont deux concourent en compétition : Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania et Jeunesse de Bing Wang. Deux films-chocs, qui nous parlent sans fard de la réalité des sociétés tunisiennes et chinoises aujourd'hui. A noter : Anselm de Wim Wenders, une expérience cinématographique unique qui éclaire l’œuvre d’un des plus grands artistes d'aujourd'hui, Anselm Kiefer, et révèle sa fascination pour le mythe et l’histoire.
Tournages, effets spéciaux, création numérique… 68 projets retenus pour donner un nouvel élan au secteur de l’image animée
C’est le temps fort du déplacement de Rima Abdul Malak au Festival de Cannes. Vendredi 19 mai, la ministre de la Culture a dévoilé, aux côtés de Bruno Bonnell, secrétaire général pour l'investissement, en charge de France 2030, les 68 lauréats de la Grand Fabrique de l’image, une initiative inédite, dotée de 350 M€, qui vise à faire de la France un leader des tournages, de la production de films, séries et jeux vidéo, de la post-production (effets spéciaux notamment) et de la formation aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel.
« C’est la relève du cinéma, de la création audiovisuelle et numérique que nous sommes en train de créer !, s’est réjouie Rima Abdul Malak Cette relève va se déployer dans douze régions, autour de pôles d’excellence pour les tournages, la production numérique et la formation, qui seront vecteurs d’attractivité, d’emploi et de dynamisme, tout en étant vertueux sur le plan écologique. Notre ambition est d’élargir et de diversifier le vivier de talents, aussi bien créatifs que techniques, de développer les compétences de la filière et d’offrir à la jeunesse l’opportunité de porter de nouveaux récits pour nourrir nos imaginaires. »
Ce sont les projets de 11 studios de tournage, de 12 studios d’animation, de 6 studios de jeu vidéo, de 5 studios d’effets spéciaux et post-production et de 34 organismes de formation, qui ont été retenus par le comité de sélection, soit un total de 68 projets dans 12 régions.
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