septembre 2007
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La consommation des biens et services culturels constitue un important indicateur des goûts et des préférences et, par là, influence les flux d’échanges globaux entre nations. Si la performance des industries culturelles à l’international va de pair avec des performances économiques plus générales sur les marchés internationaux, ceci fait de ces industries culturelles un enjeu dépassant la seule culture. Dans un contexte où les échanges internationaux – économiques d’une part, artistiques et culturels d’autre part – se développent et présentent une nouvelle configuration géographique, ces enjeux doivent être relevés. Certains pays, comme la Chine et l’Inde, occupent en effet une place croissante dans les échanges économiques, et les échanges de services, après ceux des biens, continuent de croître année après année. Examiner à la fois les déterminants des échanges culturels et les liens entre eux et la notion de proximité culturelle entre pays, tel est l’objectif de la recherche présentée ici afin de favoriser une prise en compte de tous les leviers des échanges de biens et services culturels.
Pour analyser les questions de distance et de proximité culturelle dans les échanges, l’étude repose sur le modèle dit « gravitaire », d’usage courant en économie internationale. Cette méthodologie permet de déterminer les facteurs des échanges de biens culturels au niveau global mais aussi sectoriel. Elle mobilise d’autre part au mieux l’ensemble des bases de données disponibles pour atteindre des résultats du même type en ce qui concerne le cinéma et les services culturels. Elle cherche à repérer dans les échanges culturels les éventuels effets de l’existence de frontières, à regarder dans quelle mesure les échanges culturels pouvaient constituer des indicateurs de proximité culturelle tant dans les échanges commerciaux que dans deux autres aspects importants des relations économiques internationales : les investissements à l’étranger et dans les flux migratoires.
L’étude réalisée par le CEPII analyse les déterminants des échanges de biens et services culturels avec les outils économétriques habituels de l’économie internationale et montre que les déterminants habituels, à commencer par la distance, restent pertinents. Les « effets frontières » calculables pour le cinéma s’avèrent par ailleurs élevés et les échanges de biens culturels viennent expliquer de manière significative les échanges globaux en rendant compte de la complexité de la « distance culturelle » entre pays, délicate à appréhender.