Le goût des belles choses, sous la direction de Véronique Nahoum-Grappe et Odile Vincent, Paris, éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2004, 295 pages.

Arpenter les rues d’une " belle ville", exposer aux regards la « belle mécanique » d’une vieille voiture, partager entre amis un « beau souvenir » de vacances… La vie de tous les jours nous apporte des occasions variées de mobiliser notre attention esthétique, de formuler des jugements de qualité. Mais que viennent sanctionner alors ces énoncés esthétiques ? Que faisons-nous, quelles relations tissons-nous avec les autres lorsque nous choisissons, fabriquons, « arrangeons » à notre goût les choses qui nous entourent ? Que dire de ce « goût » qui nous lie aux choses et aux gens ou qui, au contraire, nous en sépare et hiérarchise nos relations ?

En se posant la question du « goût des belles choses » dans notre quotidien, les ethnologues rassemblés ici ont emprunté une autre voie que celle de la réflexion philosophique classique — centrée sur la définition d’une catégorie du beau — ou de la sociologie bourdieusienne — principalement intéressée par les fonctions sociales classificatrices du jugement de goût. C’est à partir d’exemples concrets — des films de famille au goût du vin, du hip-hop aux « beaux jardins » ou au cirque traditionnel — que les auteurs de l'ouvrage nous amènent à découvrir les multiples variations esthétiques des objets et des gestes qui constituent le cadre de notre vie quotidienne.