Qu’est-ce qu’un comité de filière ?
Des comités stratégiques de filière (CSF) ont été établis pour plusieurs filières stratégiques de l’industrie française – 18 à ce jour dans le cadre du Conseil national de l’industrie.
Qu’est-ce qu’un Comité Stratégique de Filière ?
Les CSF ont pour mission d’instaurer un dialogue concret, performant et régulier en premier lieu entre les différents acteurs de la filière, qu’ils soient plus en amont ou en aval de la chaîne de valeur, qu’il s’agisse de grands groupes ou au contraire de PME. Ce dialogue régulier s’articule au travers d’une gouvernance qui intègre l’Etat, les entreprises et les représentants des salariés sur tous les sujets-clés qui permettront la reconquête industrielle française, et ce, filière par filière. Dans cette perspective, les différents acteurs de la filière identifient, de façon convergente avec l’Etat, dans des « contrats de filière », les enjeux clés de la filière et les moyens d’y répondre.
Ces contrats visent ainsi à structurer de manière concrète l’action des CSF. Ils recensent des projets structurants pour la filière qui permettent de répondre à un enjeu particulier de la filière et qui nécessite une mobilisation de l’ensemble des acteurs. Ces projets engagent de manière réciproque l’Etat et les acteurs privés.
En pratique, les projets structurants des CSF se développent généralement autour de 5 axes prioritaires :
- Transformation numérique de la filière,
- Développement de projets de recherche et d’innovation,
- Promotion de de l’emploi, de la formation et des compétences pour la filière,
- Conquête de nouveaux marchés à l’international,
- Accompagnement des PME de la filière.
Ces axes ne sont pas exhaustifs ni obligatoires, l’enjeu des contrats de filière étant de mobiliser les acteurs autour de projets collectifs permettant d’améliorer la compétitivité du secteur. Ces projets passent notamment par des mises en commun de moyens et de référentiels, de projets innovants communs, de mutualisation des programmes de formation ou de moyens pour assurer la présence de la filière à l’international.
Sur le plan opérationnel, chaque CSF est présidé par un industriel représentatif du secteur. Il est doté d’une gouvernance resserrée autour d’un bureau composé, en général de 10 à 15 membres (représentants du secteur privé, de l’Etat et des organisations syndicales) et qui se réunit régulièrement tout au long de l’année pour suivre l’avancée des projets structurants de la filière. L’animation du CSF est assurée par un délégué permanent qui assure le secrétariat du CSF en collaboration avec les ministères concernés.
Chaque projet structurant se voit attribuer un ou plusieurs référents issus du bureau du CSF. Ils suivent l’avancement du projet et peuvent être amenés à en rendre compte lors des réunions du bureau du CSF. Les projets disposent de leur propre gouvernance et peuvent associer l’ensemble des parties prenantes pertinentes (industriels, administrations, pôles de compétitivité, instituts de recherche…).
Quel cadre pour le CSF des industries culturelles et créatives ?
La démarche de structuration des industries culturelles et créatives s’inspirera des bonnes pratiques établies dans le cadre du Conseil national de l’industrie mais des adaptations pourront être apportées au modèle, de manière à tenir compte des spécificités des industries culturelles et créatives.
Les projets du CSF industries culturelles et créatives seront, dans la mesure du possible, transverses, c’est-à-dire intéressant plusieurs secteurs des industries culturelles et créatives.
Ces projets pourront être de nature industrielle (expérimentations communes, premiers de série, plateformes numériques de filière…), ou structurants pour les modèles économiques (définition de contrats cadre pour la gestion des droits…), la politique d’innovation (incubateurs…), d’export (stratégies coordonnées…) ou encore de formation et de promotion des secteurs. Ces projets communs seront sélectionnés à l’aune de leur capacité à faire progresser collectivement le modèle économique français des industries culturelles et créatives (empreinte, caractère systémique, potentiel de création de valeur…) et à être mis en œuvre dans des délais compatibles avec la vitesse des transformations à l’œuvre.
Creative Industries Council
Depuis 2011, le Creative Industries Council (CIC) réunit les industries culturelles et le gouvernement avec un objectif une mission : développer la croissance et la compétitivité du secteur.
Comme ses homologues des autres secteurs, le CIC a joué un rôle majeur dans la co-construction de la stratégie industrielle globale du Royaume-Uni, qui s’appuie sur une série de contrats sectoriels pour faire du pays un leader dans quatre champs identifiés comme majeurs pour la nouvelle révolution industrielle (intelligence artificielle et données ; développement durable ; mobilité des hommes, biens et services ; innovation).
Le CIC, co-présidé par la Ministre du Numérique, de la Culture, des Medias et du Sport, la Ministre des Affaires économiques, de l’Energie et de la Stratégie industrielle et un représentant de l’industrie (actuellement, Tim Davie, PDG de BBC Studios), réunit une trentaine de membres de haut niveau, experts et leaders du secteur choisis à titre individuel, ou responsables des organisations professionnelles du secteur, représentants des pouvoirs publics nationaux et locaux ainsi que du Parlement.
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