Le 19 septembre dernier, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, les deux propriétaires de l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse (Aude), monument emblématique du loto du patrimoine 2020 en Occitanie, ont reçu les chèques de la Mission Patrimoine en Péril (Mission Stéphane Bern), qui leur permettront de financer les lourdes opérations de restauration à venir.
Les chèques ont été remis à Hélène Sandragné (présidente du conseil départemental de l’Aude) et au révérend père Emmanuel Marie (Abbé de Sainte-Marie), en présence de la préfète de l’Aude et du sous-préfet de Narbonne, par M. Brun, délégué régional de la Fondation du Patrimoine, et par le représentant régional de la Française des Jeux.
L’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse
Fondée il y a plus de 1 200 ans, l’abbaye de Lagrasse, la plus grande de l’Aude, est un des monuments majeurs d’Occitanie. Elle se présente comme un vaste complexe, structuré progressivement depuis la période pré-romane jusqu’au XIXe siècle. Établie au bord de l’Orbieu, dans un site grandiose des Corbières, elle s’illustre par son puissant clocher gothique inachevé et ses nobles bâtiments monastiques, reconstruits par les Mauristes au XVIIIe siècle. Vendue à la Révolution française comme bien national, l’abbaye est depuis lors divisée entre deux propriétaires : le département de l’Aude, pour les parties médiévales du palais abbatial et le transept nord de l’église, et la communauté des chanoines réguliers de la Mère de Dieu, pour le reste de l’église et les bâtiments mauristes.
Le loto du patrimoine
Sélectionné comme édifice emblématique du Loto du Patrimoine 2020, avec l’appui de la Drac Occitanie, le monument va ainsi pouvoir profiter d’un financement exceptionnel de 600 000 euros :
- 400 000 euros pour la restauration du clocher relevant de la communauté religieuse (opération de 1,3 million d’euros déjà subventionnée par la Drac à hauteur de 25 %)
- 200 000 euros pour la restauration du bras nord du transept, propriété du département (opération estimée à 500 000 euros, études en cours).
Cette étape de restauration, outre la consolidation d’un arc roman étayé depuis 2017, permettra, à terme, la réouverture du bras septentrional vers le vaisseau de l’église, dont il est séparé depuis la Révolution.
On peut donc espérer que le monument retrouve prochainement une unité perdue depuis plus de deux siècles.
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