Je fabrique des images qui montrent des territoires inaccessibles, qui n’existent plus, des mondes aux interstices, ou dont les éléments n’ont pas pu cohabiter ensemble dans le réel que nous connaissons. Elles me permettent de créer des lieux où je ne pourrai jamais aller : depuis l’espace jusqu’au centre de la terre, sur le terrain de fouilles archéologiques ou au fond des océans, mais aussi dans la recherche autour de la visualisation sonore par exemple, vers des domaines qui a priori ne parlent pas le même langage. J’aime distordre les rapports d’échelle, entrer à l’intérieur de la matière et faire apparaître différents plans, différentes visions d’un même sujet. Un peu comme lorsque je regardais un panorama, perchée sur le plus haut caillou d’une vieille montagne vosgienne, tout près de là où je suis née. Les plans qui se superposent sous les yeux provoquent un trouble, une distorsion du réel, une interprétation différente du monde qui nous entoure. L’expérimentation et la manipulation de ces plans successifs est pour moi un champ de recherche visuelle inépuisable.
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