Un canal, des tanneurs / Lagny-sur-Marne

À Lagny-sur-Marne, en préalable aux aménagements de la ZAC des Tanneurs (îlot C), l'État (Drac Île-de-France, Service régional de l'Archéologie) a prescrit une fouille archéologique. Les recherches menées par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), entre juillet et décembre 2016, sont financées par Aménagement 77. Elles permettent l’étude de vestiges datés des époques médiévales et modernes (du XII^e au XVIII^e siècle).

Les vestiges mis au jour correspondent aux indices reconnus lors du diagnostic de 2012 : des installations artisanales liées au travail du cuir (tannage) ainsi qu’un canal maçonné de 15 mètres de large, installé dans un bras de la Marne. Les niveaux archéologiques fouillés s’échelonnent entre le XIV^e et le XX^e siècle. Mais ce sont surtout des vestiges des XIVe et XVIe siècles qui ont été jusqu’à présent appréhendés. Dans un deuxième temps, les niveaux antérieurs (XI^e-XIII^e siècles) seront explorés. Une autre zone de fouille en bordure de la rue d’Orgemont sera également ouverte. Ces recherches archéologiques permettront aussi de reconnaître les activités pratiquées au cours des siècles, de part et d’autre du canal, sur plus de la moitié de la surface qui sera aménagée.

vestiges datés des époques médiévales et modernes

Céramique de la Renaissance : bord de plat décoré dit a sgraffiato, XVIe siècle © Nathalie Paccard, Inrap	Chevilles osseuses de vache, partie osseuse sous la corne, XVIe siècle © Nathalie Paccard, Inrap
Vue en coupe des dépôts contenus dans le canal, contextes du XVIe siècle © Nathalie Paccard, Inrap	Cuve rectangulaire de trempage à parois en mortier hydraulique © Johan Blanchard, Inrap

Dans le canal maçonné, des lits successifs de dépôts accumulés contiennent des planches de bois ou leurs empreintes, du cuir décomposé, des restes osseux d’animaux et notamment des chevilles osseuses (partie osseuse recouverte par la corne), de la céramique, du fer, du verre …

Une grande variété de fosses, de cuves et de puits liés au travail du cuir a été mise au jour : cuves de trempage maçonnée, carrée, simple ou double, rectangulaire, circulaire ; petits ou gros tonneaux en bois pour le stockage de la chaux.

Les vestiges les plus inattendus sont en cours de dégagement. Il s’agit d’un ensemble de constructions monumentales (murs et piles de près de 1,20 m de large) qui se développent sur plus de 20 m de long et près de 15 m de large. Cet imposant aménagement correspond sans doute à un édifice civil important même si son interprétation reste encore à définir. Il s’inscrit dans un contexte médiéval que la fouille à venir doit permettre de préciser.