Mise en lumière de l’intérêt de l’implantation humaine à Montereau-sur-le-Jard sur une partie du plateau Briard

À Montereau-sur-le-Jard, les archéologues de l’Inrap ont découvert des vestiges d’habitations remontant jusqu’à la Préhistoire, ainsi que les traces d’un important hameau médiéval et d'une seigneurie, actifs du VIe siècle à l’Ancien Régime. Préalablement à l’implantation d’une Zac par Melun Valde- Seine Aménagement, l’État (Drac Île-de-France / Service régional de l’archéologie) a prescrit des recherches archéologiques, menées depuis septembre 2018 par les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Les recherches ont été menées sur une superficie d’environ 9 ha, elles ont débuté en septembre 2018. Compte tenu des premiers éléments livrés par la fouille en cours, il est possible d'avoir un premier aperçu des occupations du site.

Vue zénithale de la cave maçonnée, de statut privilégié, construite au tout début du XIIIe, et remaniée jusqu'au début XVIIIe s. Son usage au stade des investigations reste indéterminé © Denis Gliksman, Inrap

De la Préhistoire à l’Ancien Régime : découverte d’une succession d’habitats en Seine-et-Marne

De la Préhistoire à l’âge du Fer

Les premiers indices d’occupation du site actuellement étudié par les archéologues remontent à la Préhistoire et perdurent durant les périodes de l’âge du Bronze (XIIIe-XIIe siècle avant notre ère) et l’âge du Fer (IVe siècle avant notre ère). Des vestiges de petits habitats dispersés matérialisés par des greniers, silos et fosses ont notamment été mis au jour. Une communauté gauloise s’installe ensuite sur le plateau à la fin de l’âge du Fer (IIe-Ier avant notre ère) avec la présence d’un vaste établissement à enclos, à vocation agro-pastorale.

Un hameau au Moyen-Âge

Les recherches ont également permis de révéler, en partie, les origines du hameau et ancienne seigneurie de Courceaux, au Moyen Âge. Entre autres, sur environ deux hectares, plusieurs dizaines de maisons en bois, des fours culinaires et sépultures attestent d’une dense occupation depuis la période mérovingienne et carolingienne, puis capétienne (du VIe au XIIe siècle de notre ère). L’importance locale de ce fief pendant le Moyen Âge jusqu’à l’Ancien Régime se traduit par la présence de caves maçonnées monumentales et d’une trame architecturale de grande ampleur (XIIIe-XVIIe siècle).

L’un des vestiges les plus remarquables est une grande cave construite au tout début du XIIIe siècle. La grande qualité des maçonneries lui confère un statut privilégié. Elle va subir quelques transformations avec notamment son surhaussement, probablement au cours de la Renaissance, avant d’être abandonnée et partiellement récupérée vers la fin du XVIIe siècle ou début du XVIIIe siècle. À ce stade des investigations, son usage reste encore à déterminer, mais les archéologues soupçonnent qu’elle appartienne à la ferme que l’abbaye de Saint-Jean-Baptiste du Jard possédait aux Courceaux. Ainsi, ce site rural constitue à ce jour l’un des rares exemples explorés de continuité des Mérovingiens jusqu’aux prémices de la France républicaine.

Ces nouvelles connaissances mettent en lumière l’intérêt de l’implantation humaine à Montereau-sur-le-Jard sur une partie du plateau Briard, de la Préhistoire à nos jours.

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Vue générale de la zone médiévale avec au premier plan l'ensemble de la cave monumentale, les aménagements annexes maçonnés ; au second plan le secteur protohistorique en cours de décapage © Denis Gliksman, Inrap

Puits maçonné postérieur à la cave monumentale (XIIIe -XVIIe s.) © Denis Gliksman, Inrap

Les études "post-fouille"

La phase "terrain" sera suivie d’une phase d’analyse pour la réalisation du rapport. Elle permettra d’approfondir l’étude des structures et du mobilier archéologique. Elle consiste à décrire, analyser, inventorier et interpréter l’ensemble des découvertes. Toutes ces informations seront ensuite présentées et synthétisées dans le rapport final d’opération.

De nombreux spécialistes seront mobilisés : céramologue, archéozoologue, spécialistes des productions métalliques et de l’étude des macro-restes végétaux, géomorphologue, micromorphologue…

L’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire et réalise chaque année quelque 1800 diagnostics archéologiques et plus de 200 fouilles pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. Ses missions s’étendent à l’analyse et à l’interprétation scientifiques des données de fouille ainsi qu’à la diffusion de la connaissance archéologique. Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen.

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  • Aménagement SPL Melun Val de Seine Aménagement
  • Contrôle scientifique Service régional de l’archéologie (Drac Île-de-France)
  • Recherche archéologique Inrap
  • Responsable scientifique Laëtitia Mathery, Inrap
  • Responsable de secteur : Gilles Desrayaud, Inrap