Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Poitiers a accueilli cette année un patient exceptionnel : La Grand’Goule, une œuvre d'art de 1677. L'équipe d’imagerie du CHU a ainsi pu faciliter la restauration d'un joyau du patrimoine français.
La Grand’Goule, œuvre classée monument historique par arrêté en date du 11 juin 1908, appartenant à l’État - ministère de la Culture, a été observée sous tous ses angles au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Poitiers, le 23 mai 2022.
Cette œuvre majeure du musée Sainte-Croix de Potiers présente aujourd’hui quelques signes de faiblesse. Afin de comprendre l’origine de ces fragilités et d’envisager au mieux sa restauration, elle a passé un scanner au CHU de Poitiers.
La face méconnue de la créature fantastique enfin révélée !
Après plus de trois heures d’exploration, la Grand’Goule a ainsi révélé plusieurs de ses secrets dont la présence de métal dans sa structure, mais aussi des fissures et des fentes dans le bois. Les reconstructions 3D des images réalisées au scanner permettent de préciser aussi les techniques de réalisation. Avec les données de cette exploration exceptionnelle, l’ oeuvre sera prochainement l'objet d'une étude approfondie par un restaurateur agréé en vue de sa restauration.
Cette créature fantastique est liée à celle de Sainte Radegonde, fondatrice de l’abbaye Sainte-Croix et patronne de Poitiers. Elle se compose d’un corps de reptile, d’ailes de chauve-souris, des serres d’aigle et d’une queue dentelée de scorpion. De sa gueule béante remplie de crocs sort une langue de vipère.
Selon les traditions médiévales, ce monstre sanguinaire vivait au bord du Clain et s’aventurait dans les souterrains du couvent Sainte-Croix. Il aurait dévoré les religieuses qui ne purent l’arrêter avec leurs prières. Ainsi, Sainte Radegonde dut se résoudre à affronter la bête en la poursuivant jusqu’à son repère. C’est en cherchant à s’enfuir en volant que la bête fut terrassée par une malédiction et un signe de croix lancés par Sainte Radegonde. Aujourd’hui, même si ce monstre fut sans doute peint puis sculpté à plusieurs reprises au sein de l’abbaye Sainte-Croix, il ne reste que cette effigie en bois, dont la gueule est articulée et qui fut réalisée en 1677 par le maître sculpteur Jean Gargot.
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