Les Chiens de Navarre - artiste en résidence création 2014-2015

"Pour un théâtre de l’intranquillité"

L'apostrophe présente "Les armoires normandes", création collective Les chiens de Navarre - artiste en résidence création 2014-2015 les mercredi 11 et jeudi 12 février 2015. Mise en scène Jean-Christophe Meurisse. Les Chiens de Navarre sont soutenus par la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication et par la Région Île-de-France au titre de la permanence artistique.

En résidence à la scène nationale à partir de cette année, leur nouvelle création, collective comme il se doit, poursuit leur exploration des misères affectives d’aujourd’hui et de la question du désir. Elle met en scène de drôles de portraits "bavards et fantasmagoriques". Écriture en temps réel, improvisation et multiples regards, acteurs solistes suivant les inflexions d’un chef d’orchestre, le spectacle fait la part belle aux gestes vivants, au récit qui s’invente. Une autre façon de raconter des histoires, inquiète, drôle et fragile. Premiers pas : de Disneyland à Marilyn Monroe.

Dans la continuité de leur dernier spectacle découvert à L’apostrophe la saison dernière "Quand je pense qu’on va vieillir ensemble", Les chiens de Navarre et Jean-Christophe Meurisse le directeur artistique de cette troupe d’artistes décalés, sont accueillis en résidence. Improvisateurs par nécessité, ils ont l’art de recharger la scène par l’imprévu et de faire graviter autour d’un scénario réduit, des situations drôlement explosives. Outre leur prochaine création, leur présence ouvre à des espaces de rencontre, avec le cinéma et autour du jeu de l’acteur et de l’espace du texte.

Leçon de théâtre

Découvrez l’univers des chiens de Navarre. Compagnie atypique en résidence à L’apostrophe, ce collectif travaille une écriture au plateau. Sans œuvres dramatiques préexistantes, les acteurs sont à l’origine de la conception d’un canevas qui permet l’improvisation pendant les représentations. Samedi 14 février 2015 / 14h à 17h L'Théâtre Des Louvrais / Pontoise

Note d'intention

"On n’est jamais aussi con que le premier jour du printemps. On palpite, on espère, on tombe ou on devient un cheval fou. Le tout avec les mains moites et un petit bout de salade collé entre les dents. Comme les palmiers sauvages de l’Alaska, l’amour existe. Le temps d’un sein nu entre deux chemises, les Chiens de Navarre vont tenter d’explorer, pour le meilleur et pour le pire, toutes nos joies et misères affectives, tout en honorant l’inébranlable bon sens de Marylin Monroe "le sexe fait partie de la nature. J’obéis à la nature". Les Chiens de Navarre ne veulent surtout pas perdre le présent sur un plateau. Parce que le présent c’est notre liberté. Nous sommes libres de faire ce que nous voulons. Forcément avec un auteur, c’est plus compliqué. En général, il a écrit quelque chose qui demande une interprétation. Et comme nous sommes de très mauvais interprètes, nous préférons ne pas nous mettre à dos un auteur, surtout s’il est vivant.

Note d'intention (suite...)

Les acteurs sont à l'origine de l'écriture.Il n’y a pas "d’œuvre dramatique préexistante" à nos créations théâtrales. Au commencement de l’écriture, il n’y a pas de texte. Les acteurs sont à l’origine de l’écriture. Autonomes et disponibles à tous les présents sur scène. Je propose toujours un thème aux acteurs avant le début des répétitions. Deux ou trois pages avec des situations comme point de départ. Mais aussi des didascalies, des idées de scénographie, une liste d’accessoires, des extraits de textes, de poèmes, des paroles de chansons, des photos, quelquefois des dialogues (rarement écrits pour être interprétés mais pour s’en inspirer)… Ces quelques feuillets que j’appelle le terrain vague permettront d’éveiller ou de préciser l’imaginaire de chacun, en amont des improvisations. Dès le premier jour, nous commençons directement sur le plateau par des improvisations. De toutes durées. C’est le début d’un long chantier. Celui d’une autre forme d’écriture détachée de la couronne textuelle des mots. Celui des acteurs, de l’espace et du vide. Toutes ces répétitions donneront champ à l'improvisation sur canevas pendant les représentations.

Pour une écriture en temps réel. Ce canevas permettra aux acteurs de se retrouver lors de rendez-vous : un court événement, une parole précise ou un son diffusé. Un canevas qui sera l’unique et nécessaire garde-fou des acteurs, mais qui laissera toujours la place durant les représentations, à l’expérimentation, à la prise de risques, à cette écriture en temps réel, en perpétuel mouvement accentuant ainsi l’ici et maintenant de chaque situation. À travers cette expérience, nous cherchons ainsi une autre façon de raconter des histoires, une forme qui refuse toute tranquillité. L’improvisation est une forme complètement indomptable et nous croyons qu’il faut toujours prendre le parti de suivre son mouvement plutôt que l’acquis du récit. Car le geste doit rester vivant, toujours. Il ne doit pas mourir. Le récit s’invente, se constitue à même le plateau. Ensuite nous discutons, nous analysons ce qui s’y est passé. La pensée dramaturgique reprend sa place. Le travail n’est donc jamais figé. La représentation n’est que le prolongement des répétitions sans point d’achèvement.

La création collective : plusieurs regards et un œil extérieur. Notre travail collectif consiste donc à trouver une démarche qui ne rende pas le metteur en scène plus important que l’acteur. L’acte de mise en scène ne m’appartient pas seulement puisque l’acteur en est aussi l’artisan. J’orchestre le travail en me demandant si les propositions me semblent saisissables ou non. Je passe par plusieurs types de concentrations : celle du spectateur (découverte des premières improvisations), celle du monteur (choix et assemblage des scènes reprises en représentation) et celle d’un chef d’orchestre (pour accompagner les impulsions et soutenir l’écoute des acteurs solistes, une fois le montage établi).

Informations pratiques

A L’apostrophe - Théâtre des Louvrais, place de la Paix / Pontoise - dans le cadre de Périphérique, Festival des Arts mêlés - mercredi 11 février 2015 - 20h30 et jeudi 12 février 2015 - 19h30