Fin 2020, la campagne de travaux initiée en 2016, sur l’église Saint-Pierre-ès-Liens d’Ervy-le-Châtel (Aube), avec pour objectif la restauration intérieure de la partie occidentale de l’église, s’achevait, permettant la réouverture de l’édifice au public.

 

C’est en 1998 qu’a débuté le long périple de la restauration de l’église Saint-Pierre-ès-Liens d’Ervy-le-Châtel, avec la réalisation d’une étude préalable, par Eric Pallot, architecte en chef des monuments historiques (ACMH).

Une étude qui fut à l’origine des premiers travaux de stabilisation des fondations du chœur, entrepris dès 2002, avec la mise en place de pieux forés en béton ancrés au sol, jusqu’à 17 mètres de profondeur.

Une fois la restauration complète des charpentes et couvertures réalisées, il convenait de restaurer les voutes, les sols et murs intérieurs, les baies et les vitraux. 

La DRAC a accompagné la commune d'Ervy-le-Châtel, à la fois techniquement, en participant à l'évolution du projet général de restauration, et financièrement en accompagnement les travaux à hauteur de 40%.

2016/ 2020 : restauration intérieure de la partie occidentale

Un phasage échelonné en quatre tranches consécutives :
- une tranche ferme décomposée en deux phases :
> restauration des parties hautes et des voûtes du chœur et dépose des vitraux ;
> restauration des parties basses et des baies du chœur.
- une tranche conditionnelle en deux phases :
> restauration des sols, des vitraux et du mobilier, la repose des vitraux simples et des doubles verrières ;
> repose des vitraux historiés et du mobilier du chœur et restauration de la façade nord de la nef, ses baies et ses vitraux.

Un riche décor architectural

La grande qualité de la restauration de l'église Saint-Pierre-ès-Liens tient autant soin apporté à l’architecture qu'au décor.

En 2016, une campagne de sondage préventif de reconnaissance avait confirmé la richesse du décor polychrome de l’église. Un badigeon blanc cassé, appliqué en dernière couche des supports, dissimulait la richesse des décors peints.
La mise en couleur des nervures et des clés de voûtes permet aujourd'hui de révéler la modénature raffinée de l‘édifice.

On distingue trois sous-ensembles architecturaux, à forte cohésion de style, correspondant aux trois époques de construction du monument :
- la nef du XVe siècle ;
- le chœur avec son déambulatoire et ses chapelles du XVIe siècle ;
- la tour massive du XVIIe siècle.

Le plan de l’église présente un déséquilibre évident, la nef étant, pratiquement, privée de collatéral nord, limité par la ville médiévale.

160 objets mobiliers recensés

L’édifice se distingue également par la richesse de son mobilier.
160 objets mobiliers sont répertoriés, dont une centaine fait l’objet d’une protection par classement ou inscription au titre des monuments historiques.
On peut notamment citer les retables du chœur et du transept ou les différents vitraux, représentatifs des grandes étapes de construction de la nef et de l’ensemble oriental chœur-transept.

Création de vitraux

L’opération de restauration générale de l’église a permis d’inclure un programme de création des verrières, comme les panneaux commandés à la Manufacture Vincent-Petit (Troyes) pour compléter le programme « XVe siècle» de l’église, qui recourent très largement au jaune d’argent.

Création de vitraux par la Manufacture Vincent-Petit dans l'église d'Ervy-le-Châtel (Aube)

A venir : les ultimes étapes de la restauration

- quatre travées de la nef et des bas-côtés

A ce jour, un dernier diagnostic est en cours, pour définir l’ultime chantier. Il concerne les quatre travées de la nef et des bas-côtés, avec les lots couverture, charpente, maçonnerie et taille de pierre, mise en peinture des décors et de l’architecture, ainsi qu’une première réflexion sur le parvis futur.
Cette dernière phase est, une nouvelle fois, accompagnée financièrement par la DRAC Grand Est, à hauteur de 50%.

- un chantier des collections et une étude préalable à la restauration de l'orgue

Parallèlement, la DRAC soutiendra la réalisation d'un chantier des collections (restauration des sculptures) et une étude préalable pour la restauration de l’orgue.