La 36ème édition de la Fête de la Musique met en avant le 21 juin un art qui s’émancipe des lieux de pratique traditionnels. Au moment du solstice d’été, toute la France vibre au diapason d’une manifestation animée.

La gratuité de l’événement facilite la rencontre entre les musiciens amateurs ou professionnels et le public. Cet esprit de communion nourrit la dimension expérimentale des rencontres musicales. Celles-ci investissent l’espace public et sont, pour beaucoup, l’occasion de vivre un premier concert et de découvrir de nouveaux registres d’expression musicale. Ces instants participent à l’enrichissement des êtres et à l’amorce de leur développement.

La musique revêt une dimension sensorielle et génère des mondes nouveaux chez les individus curieux. L’art transcende alors l’esprit par ses « flatteries », ses « appels » et les « univers qu’il suscite », au risque de « perdre la raison » si l’on s’y abandonne, comme l’écrivait Emil Cioran. À cet effet, le ministère de la Culture a choisi cette année de ne pas définir de thème pour la Fête de la Musique, laissant chacun libre de l’interpréter à sa façon.

La force de l’émotion explique sans doute le succès international que connaît la Fête de la Musique, au travers des répliques déclinées chaque année dans plus d’une centaine de pays. 800 villes dans le monde partagent une liesse simple, autour d’un hymne à la diversité et à l’esprit d’initiative. Plus encore, la manifestation rend hommage de façon spontanée à tous les genres musicaux et à leurs histoires. Elle est une manière de se remémorer le pouvoir que confère la musique, vecteur d’émancipation sociale comme l’ont notamment démontré à travers les âges le jazz, le blues, la funk, la house ou plus récemment le grime.

À chaque Fête de la Musique, l’énergie musicale irradie tous les participants et favorise l’entente, l’échange et la compréhension. Appropriez-vous cet instant de joie ; il suffit de le faire.

Françoise Nyssen
Ministre de la Culture