En annonçant la création d’un label national et un soutien financier accru, la ministre de la Culture et de la Communication a confirmé, à l’occasion d’un déplacement le 3 février 2017 à Charleville-Mézières, le renforcement du soutien de l’Etat en faveur des arts de la marionnette.
Création d’un label, soutien financier accru, nouveau diplôme de marionnettiste… Avec ces nouvelles mesures, la ministre de la Culture et de la Communication a confirmé le 6 février, lors d’un déplacement à Charleville-Mézières, l’intensification du soutien de l’Etat en faveur des arts de la marionnette. « Avec la reconnaissance du métier de marionnettiste dans la loi relative à la liberté de création, l’architecture et le patrimoine, ce plan national accompagne un secteur en pleine vitalité artistique », a souligné Audrey Azoulay. L'Institut International de la Marionnette (IIM), principale institution du secteur, s’est félicité de ce plan, dans lequel il voit un « signe concret ».
Avec la reconnaissance du métier de marionnettiste dans la loi, ce plan national accompagne un secteur en pleine vitalité artistique (Audrey Azoulay)
Un label national pour les arts de la marionnette
Premier élément annoncé par la ministre : la création d’un label national pour protéger et développer les arts de la marionnette. Reconnu comme « registre d'excellence pour la France », la marionnette est une discipline qui utilise des techniques et savoir-faire traditionnels et qui explore des formes de création très contemporaines. Saluée par l’ensemble de la profession, la décision du ministère de la Culture et de la Communication de créer un label national pour les arts de la marionnette apporte une consécration au secteur. « Ce label permettra de conforter juridiquement et financièrement les structures dans la durée », a ajouté Audrey Azoulay. Selon un « État des lieux sur les arts de la marionnette en France » remis en 2016 par Lucile Bodson à la direction générale de la création artistique du ministère de la Culture et de la Communication, il existe en France environ 600 compagnies qui se consacrent à l’art de la marionnette, dont 80 sont soutenues par l’État. Côté diffusion, le rapport a relevé une vingtaine de lieux dédiés et une cinquantaine de festivals spécifiques sur l’ensemble du territoire, dont le plus connu est le festival mondial des théâtres de marionnettes, à Charleville-Mézières.
Un soutien financier accru
La ministre de la Culture et de la Communication a également présenté les avancées en matière de politique de soutien aux arts de la marionnette qui vient achever un plan de plus de 800 000 € supplémentaires, hors investissements, en 2016-2017 (en hausse de 15% sur un apport global de l’État au secteur de 5 M€). Ce plan apporte un soutien accru aux compagnies et aux équipes artistiques conventionnées (+ 200 000 €), aux structures dédiées à la marionnette – notamment les lieux de compagnonnages dirigés par des artistes (+ 195 000 €) et les scènes conventionnées et autres lieux (+ 185 000 €) –, à l’École Nationale Supérieure des arts de la marionnette, qui accueille dès cette année, grâce au soutien de l’État, deux promotions simultanément (+ 149 000 €) et enfin au festival mondial des théâtres de marionnettes (+ 80 000 € pour la Biennale).
Une école unique au monde
« Avec l’École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, la France dispose d’une école unique au monde », s’est félicitée Audrey Azoulay, en visitant le chantier du nouveau bâtiment conçu par le cabinet d’architectes Blond et Roux qui ouvrira en septembre 2017. Ces nouveaux locaux sont financés pour moitié par l’Etat. Dès cette année, la promotion de L'École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette (ESNAM) sortante bénéficiera de la délivrance du nouveau diplôme national supérieur professionnel de comédien, spécialité marionnettiste. Cette avancée vient en parallèle de la reconnaissance du métier de marionnettiste par la loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine du 7 juillet 2016. « Cette reconnaissance est le symbole d'une reconnaissance nationale forte d'une discipline artistique qui a su se fédérer. C'est aussi une avancée décisive pour les futurs diplômés de l'ESNAM», s’est-on félicité à l’Institut national de la marionnette, qui constitue, avec l’ENSAM, un pôle dynamique de formation à l’art de la marionnette.
30 ans de pédagogie innovante au service du renouvellement d'un art
L'Institut International de la Marionnette fête, cette année, les 30 ans de son École. Lieu unique de formation initiale, espace de croisements et de rencontres au service de la formation, de la recherche et de l'accompagnement de la création contemporaine, l'IIM s'inscrit dans ce bouillonnement artistique. Soutenant depuis toujours une pédagogie du projet, la formation de l'acteur-marionnettiste dispensée à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette (ESNAM) évolue dans une dynamique de création artistique, entre conception et plateau, développement individuel et travail collectif. Les rencontres artistiques y sont favorisées, avec des metteurs en scène marionnettistes, auteurs, plasticiens, scénographes et personnalités du théâtre.
En outre, l'ESNAM est depuis cet été habilitée à délivrer le Diplôme National Supérieur Professionnel de Comédien (DNSPC) - spécialité acteur marionnettiste, et a rejoint la plate-forme commune de formation du comédien des écoles nationales supérieures d'art dramatique (Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, Ecole Régionale d'Acteurs de Cannes, Ecole Professionnelle Supérieure d'Art Dramatique, etc.).
Agissant en synergie avec l'ESNAM, l'IIM abrite également : un pôle recherche, accueillant en résidence une trentaine de chercheurs par an représentant 14 nationalités ; un centre de documentation, contenant notamment plus de 9000 ouvrages et 1800 documents vidéos (cataloguedoc.marionnette.com) et près de 1000 marionnettes ; un portail des Arts de la Marionnette (www.artsdelamarionnette.eu) ; la Chaire ICiMa, Chaire d'innovation Cirque et Marionnette portée depuis 2016 par le Centre National des Arts du Cirque et l'IIM.