Mercredi 7 janvier, une attaque terroriste contre le journal satirique « Charlie Hebdo » a fait 12 morts et 11 blessés. « La République est et sera toujours aux côtés des défenseurs de la liberté d’information et d’expression », a réagit Fleur Pellerin.

Douze personnes ont été tuées mercredi 7 janvier lors de l'attentat contre le journal satirique « Charlie Hebdo ». Il s’agit de huit journalistes, un employé du journal qui était à l'accueil, un invité, un policier affecté à la protection des personnalités et un policier qui patrouillait à l'extérieur. Il y a eu également, 11 blessés dont 4 graves, parmi lesquels le journaliste Philippe Lançon et deux policiers.

« Je veux saluer le courage de ces combattants de la liberté, de toutes les femmes et de tous les hommes qui portent haut les valeurs de la liberté d’expression dans l'exercice quotidien de leur métier, l'un des plus beaux qui soient. Je veux saluer avec force leur engagement pour la démocratie », a déclaré Fleur Pellerin. La ministre de la Culture et de la Communication a ajouté le 8 janvier sur France 5 qu'elle allait « débloquer en urgence » environ un million d'euros pour Charlie Hebdo, afin « d'assurer sa pérennité ». 

La liberté de la presse attaquée

Portrait de Charb

« C'est peut-être un peu pompeux ce que je vais dire, mais je préfère mourir debout que vivre à genoux ». Tout Charb – de son vrai nom Stéphane Charbonnier, 47 ans – est dans ces mots. Directeur de la rédaction de l’hebdomadaire depuis 2009, il tenait notamment une chronique irrévérencieuse, « Charb n’aime pas les gens ».

Portrait de Cabu

Avec ses lunettes cerclées et son éternelle coupe au bol, il était, avec Wolinski, l’un des plus célèbres dessinateurs de son temps. Créateur d’un personnage, le Grand Duduche, Cabu, 76 ans, restera pour avoir inventé un type humain : le beauf, une caricature de Français gueulard, alcoolique, raciste, inspiré d'un patron de bistrot. En soixante ans de carrière, il avait plus de 35 000 dessins à son actif.

Hommage à « Charlie » (par France Télévisions)
Portrait de Wolinski

« Moi, monsieur, je suis pour la liberté de la presse, à condition que la presse n'en profite pas pour dire n'importe quoi ! » Pilier de la bande de « Hara-Kiri » puis de « Charlie Hebdo », Georges Wolinski, 80 ans, aimait plus que tout l’humour vachard et l’autodérision, notamment sur son sujet de prédilection, les rapports hommes-femmes. Avec 80 albums et des milliers de dessins, il avait obtenu une consécration en 2012 : une rétrospective à la BnF.

Portrait de Tignous

De son vrai nom Bernard Verlhac, Tignous, 58 ans. était un collaborateur régulier de « Charlie Hebdo ». « Un dessin de presse, c'est super dur à réussir parce qu'il faut tout mettre dans une seule image », disait celui qui avait couvert le procès Colonna et le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Wolinski « Nous rions parce que nous avons souvent envie de pleurer » (1975)

Portrait d'Honoré

Honoré, 73 ans, est l'auteur du dernier dessin twitté par l'hebdomadaire, quelques instants seulement avant l'attaque. On y voit le chef de l'organisation de l'Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, présenter ses voeux : « Et surtout la santé ! » Il collaborait à « Charlie Hebdo depuis sa reparution en 1992.

Portrait de Bernard Maris

Chroniqueur sur France Inter, l’économiste Bernard Maris, 68 ans, signait pour « Charlie Hebdo » des chroniques alternatives et cinglantes sous le pseudonyme d’Oncle Bernard.

Portrait d'Elsa Cayat

La seule femme parmi les douze victimes des terroristes était psychanalyste. Elsa Cayat, 54 ans, tenait deux fois par mois une chronique intitulée «Le Divan» dans l’hebdomadaire satirique.

Cabu pour son livre « Peut-on encore rire de tout ? » (2012)