"Insee/Première", édité par l’Institut national de la statistique et des études économiques, publie, en collaboration avec le département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture et de la Communication, une nouvelle étude sur les emplois de la culture. Principal enseignement : une forte disparité géographique de l’emploi culturel.
La culture est bien, comme le veut le titre de cette étude, "une activité capitale" : Paris et l’Île-de-France occupent en effet, durant les années 2013 et 2014, une place privilégiée en matière d’emploi dans les activités culturelles, particulièrement pour ce qui concerne l’audiovisuel et le multimédia, les activités liées au patrimoine, l’édition écrite, les arts visuels et la publicité. Ainsi l’Ile-de-France captent (en 2013) près de 300 000 emplois. La deuxième région la mieux dotée, Auvergne-Rhône-Alpes, n’en concentre qu’un peu plus de 64 000. Les emplois de la culture représentent 3 % de ceux de l’ensemble de l’économie française.
Des salariés qui cumulent les emplois
Certaines activités se caractérisent par une forte proportion de salariés amenés à occuper plusieurs postes dans une même année. Cela concerne principalement le spectacle vivant, l’enseignement culturel et l’audiovisuel. Dans ces activités, en 2014, les salariés occupent en moyenne deux postes et demi à trois postes. Ce phénomène épargne en grande partie l’édition écrite, l’architecture, le patrimoine et les arts visuels.
Précisons que les postes correspondent au croisement d’un salarié et d’un établissement. Un salarié enchaînant les contrats de travail dans le même établissement correspond donc à un seul poste.
Les emplois de la culture représentent 3 % de ceux de l’ensemble de l’économie française
Le poids des non-salariés
Début 2013, les emplois indépendants (non-salariés) représentent 28 % des emplois culturels, soit plus du double que pour l’ensemble des activités. Ils rassemblent de 60% à 80% des emplois dans les arts visuels, les arts plastiques, la photographie et le design, 65% dans la traduction et l’interprétation et 45% dans l’architecture. Le statut de non-salarié est, en revanche, marginal dans les activités liées au patrimoine.
Le cumul d’un statut d’indépendant et d’un emploi salarié illustre assez souvent la difficulté à gagner sa vie dans une activité culturelle. Ils sont 36% à exercer une activité salariée en plus au cours de l’année 2013, contre 23% dans l’ensemble de l’économie.
Le financement de la culture
Insee/première rappelle que le secteur de la culture est bien sûr soutenu par le ministère de la Culture et de la Communication, dont le budget est de 3,6 milliards d’euros, mais aussi par d’autres ministères, ainsi que par les collectivités locales. Plus d’un tiers du budget du ministère de la Culture et de la Communication prend la forme de subventions aux quelque 70 opérateurs culturels (établissements publics, services à compétence nationale…).
Les dépenses culturelles des autres ministères sont estimées à 4 milliards d’euros pour 2017, dont 73 % par le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (principalement les rémunérations des professeurs d’art dans l’enseignement primaire et secondaire). Les autres dépenses culturelles des ministères ont trait au rayonnement culturel (ambassades, instituts culturels et alliances françaises) et au financement de musées et de bibliothèques.
La majeure partie des dépenses culturelles de l’État (9,3 milliards d’euros en 2014) n’en reste pas moins le fait des collectivités territoriales. Les communes de plus de 3500 habitants y contribuent pour 77 % de ce montant, les départements 15 % et les régions 8 %.
Enfin, l’État soutient également la culture par l’intermédiaire d’allègements fiscaux en faveur des diverses filières de la culture.