Jusqu’au au 1er mai, le festival international de mode et de photographie se tient dans l’emblématique Villa Noailles, à Hyères, avec l’ambition d’accompagner une nouvelle génération de talents prometteurs.

Labellisée « centre d’art d’intérêt national » par le ministère de la Culture et de la Communication le 18 mars, la Villa Noailles s’apprête à lancer, le 27 avril, la nouvelle édition du festival international de la Mode et de la Photographie, l’un des événements phares dans le domaine de la jeune création en France.

Des missions confortées pour le nouveau centre d’art d’intérêt national

Outre un renforcement du soutien financier de l’Etat, le nouveau label, créé par la loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, vise à valoriser le travail accompli sous la houlette de Jean-Pierre Blanc, directeur de la Villa Noailles depuis plus de 30 ans, dans le domaine de la mode, de la photographie, du design et de l’architecture placés sous le signe de la création émergente.

Un esprit que l’on retrouve chez les créateurs de la Villa Noailles. Située dans les hauteurs d’Hyères, celle-ci, une maison cubiste construite dans les années 1920 par Robert Mallet-Stevens, est l’un des premiers bâtiments modernistes d’Europe. Ses commanditaires, Charles et Marie-Laure de Noailles, deux mécènes du siècle, s’entourent d’œuvres et insufflent au lieu un esprit novateur, ouvert à toutes formes de créations artistiques, dont il ne se départira jamais.

Un nouveau prix récompense les accessoires

Désireux de sortir des sentiers battus tout en se tenant au diapason des évolutions de l’industrie de la mode et de la photographie, ses organisateurs se sont associés à la Maison Swarovski afin de créer pour la première fois un Prix Accessoire. « Les projets retenus sont surprenants », a souligné Jean-Pierre Blanc dans une interview accordée au Monde. « Cela reflète bien la position du festival : être là où l’on ne nous attend pas ».

Parmi les expositions, performances et ateliers de création proposés cette année du 27 avril au 1er mai 2017 figurent : une sélection de tirages de Tim Walker articulée autour de la figure de Jean Cocteau, une série de photos inédites de Michael Jackson par Arno Bani, une exposition sur la Maison Schiaparelli, un vestiaire printanier mettant en valeur les collections printemps-été 2017 de grandes maisons et jeunes créateurs et des ateliers d’initiations à la broderie proposées par la maison Lesage.

La mode, un patrimoine majeur pour la France

La mode, un patrimoine « majeur » mais « fragile » pour la France : tel est le diagnostic que dresse Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera, à Paris, et historien de la mode reconnu, dans un rapport remis le 28 avril à la ministre de la Culture et de la Communication. Ce rapport dresse un état des lieux des collections de mode détenues au sein de 32 musées et de 12 fonds patrimoniaux privés des maisons de mode, dont il relève « l’implication croissante ».

A la suite de ce rapport, la ministre a décidé de mettre en œuvre les mesures suivantes pour préserver, enrichir et valoriser le patrimoine de mode :

> création d’un Fonds Mode au sein de la collection du Centre national des arts plastiques. Il se traduira par l’acquisition de 5 pièces de créateurs à chaque saison afin de permettre la constitution d’un fonds représentatif de la création contemporaine. Les pièces acquises pourront faire l’objet de prêts pour des expositions temporaires en France et à l’étranger ou de mises en dépôt dans des musées ;

> création d’un label « Patrimoine français de la mode » pour souligner l’exemplarité du travail de conservation de certaines maisons de couture et des marques ;

> lancement des premières rencontres professionnelles sur le patrimoine de la mode ;

> recensement des collections des 32 musées détenant des fonds de mode sur le portail du ministère dédié aux collections des musées de France « Joconde ».