En quatre ans, les moyens consacrés par le ministère de la Culture et de la Communication à l’éducation artistique et culturelle ont progressé de 80 % pour atteindre 54 millions d’euros en 2016. Avec une ambition : soutenir les multiples initiatives partout en France en faveur de l’enfance et de la jeunesse.
Nouveaux moyens, nouvelles initiatives
« Permettre au maximum de jeunes gens, quelle que soit leur classe d’âge, de rencontrer la culture et la création par la pratique ou la fréquentation des œuvres, en particulier contemporaines » : tel est l’objectif, selon la ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, des initiatives multiples du ministère de la Culture et de la Communication en faveur d’un élargissement de l’accès de tous les enfants et adolescents à la culture. Pour atteindre cet objectif, le ministère de la Culture et de la Communication a pu s’appuyer sur une importante progression des moyens consacrés à l’éducation artistique. Ceux-ci sont passés de 30 M€ en 2012 à 54,6 M€ en 2016, soit une augmentation de 80 % en quatre ans. « Avec ces moyens nouveaux, un plus grand nombre d’enfants – 35,6% aujourd’hui contre 22% en 2011 – bénéficient annuellement d’une offre riche en matière d’éducation artistique et culturelle », a souligné la ministre le 8 juin en conseil des ministres.
Plus que jamais, dans une société qui réinterroge son pacte social, dans laquelle le dialogue est souvent difficile, la création joue un rôle inestimable
Extension des initiatives culturelles en faveur de la jeunesse
Audrey Azoulay a dressé un bilan des actions pilotées par le ministère de la Culture et de la Communication en faveur de l’accès des jeunes à la culture.
> Spectacles : mise en place de « nouvelles mesures incitatives », comme « le tarif à 4€ pour les moins de 14 ans, proposé par les salles de cinéma, à la suite de la baisse de la TVA sur les billets », ou succès des « avant-premières jeunes » de l’Opéra de Paris et des « Happy Days » de l’Opéra de Lille.
> Lecture : l’opération Partir en livre, qui se déroulera du 20 au 31 juillet 2016 partout en France, propose à des jeunes de « faire venir les livres à eux ».
> Bibliothèques : l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques, notamment en soirée ou le dimanche, constitue « une mesure importante pour permettre, en particulier aux jeunes et à leurs parents, d’accéder à la culture sur tous les territoires ».
> Conservatoires : ils constituent « un formidable levier d’action pour développer la pratique de la musique, de la danse et du théâtre ». Grâce à 8 M€ de mesures nouvelles en 2016, l’État revient aux côtés des collectivités territoriales dans le financement de ces établissements.
> Musique : concernant la pratique musicale, le projet Démos, développé par la Philharmonie de Paris, vient d’être étendu à l’échelle nationale. « L’objectif est la création de 30 orchestres, concernant 3 000 jeunes, sur tout le territoire, d’ici 2018 ».
> Cultures urbaines : il s’agit d’un champ de la création particulièrement investi par la jeune génération et l’un des objectifs de démocratisation important. C’est la raison pour laquelle un appel à projet consacré au street art a été lancé au printemps 2016. Fin mai, avec le ministre de la Ville, une opération nationale « Rendez-vous hip hop » a été organisée dans cinq villes.
> Musées : avec le lancement en mai 2016 de la concertation « Musées du 21e siècle », de nouvelles approches de l’éducation artistique et culturelle seront au cœur de la réflexion qui doit aboutir fin 2016.
> Scènes : pour développer la création et les écritures scéniques à destination du jeune public, j’ai acté, par une circulaire du 1er juin, la mise en place du plan « Génération Belle saison » qui apporte un souffle nouveau au travail fait en direction des enfants et des adolescents, dans le domaine du spectacle vivant.
Ambitions et projets
Pour étendre l’accès à la culture des plus jeunes, le rôle des établissements publics nationaux peut être déterminant. Il sera réaffirmé prochainement par le ministère de la Culture et de la Communication. « Chaque grand établissement sera jumelé avec les quartiers prioritaires de la ville via les contrats de ville pour permettre la démocratisation culturelle et l’accès à la culture pour les publics défavorisés et en particulier les plus jeunes », a précisé Audrey Azoulay.
De même, des initiatives pilotes seront lancées. On peut d’ores et déjà citer deux d’entre elles : le projet de kits pédagogiques sur l’histoire de l’art, porté par la Rmn-Grand Palais et destiné aux élèves de maternelle et d’école primaire ; et l’implantation de l’établissement public de coopération de Clichy Montfermeil qui développera, à l’échelle du Grand Paris et de la région Île-de-France, un ambitieux projet autour de résidences d’artistes et d’actions impliquant des acteurs des champs culturel, éducatif, social et d’aménagement urbain.
Une action, trois ministères
Si davantage d’enfants ont accès à la culture, c’est aussi l’effet des actions combinées du ministère de la Culture et de la Communication avec ses deux partenaires, les ministères de l’Éducation nationale (dans le cadre du temps scolaire) et de la Ville et de la Jeunesse (dans le cadre du temps périscolaire). « Un premier bilan des conventions interministérielles entre la Culture, l’Éducation nationale, la Ville et la Jeunesse ainsi que des contrats de ville atteste que l’objectif fixé à 30% des crédits de mesures nouvelles du ministère de la Culture et de la Communication engagés en faveur des quartiers de la politique de la ville a été atteint », a précisé Audrey Azoulay, en soulignant que des « actions pédagogiques en faveur des zones rurales » avaient été décidées le 20 mai lors du comité interministériel aux ruralités.