Le 7 juillet, Aurélie Filippetti s’est rendue à Avignon où elle a assisté, dans la cour d’honneur du palais des Papes, au spectacle inaugural du Festival : « Le Maître et Marguerite » de Mikhaïl Boulgakov, mis en scène par Simon McBurney.

Jean Vilar aurait cent ans… Le Festival d'Avignon, dont c’est la 66ème édition célèbre cette année le centenaire de la naissance de son fondateur, Jean Vilar se tient du 7 au 28 juillet. Comme chaque année, un artiste est associé à la mise au point de la programmation. En 2012, il s’agit de l'acteur et metteur en scène britannique Simon McBurney, avec sa compagnie Complicité. On lui doit le spectacle d’ouverture du Festival : The Master and Margarita (« Le Maître et Marguerite ») de Mikhaïl Boulgakov, donné comme c’est l’usage dans la cour d’honneur du palais des Papes.
Après avoir assisté le 7 juillet à la première de la mise en scène de Simon McBurney, Aurélie Filippetti a visité dans la journée de dimanche le chantier de la Fabrica, futur lieu de répétitions et de résidence du Festival d'Avignon en compagnie de Vincent Baudriller et Hortense Archambault, qui dirigent le Festival depuis 2004, et de l'architecte Maria Godlewska.

Une vocation. Fils de petits commerçants, Jean Vilar est né le 25 mars 1912 à Sète (Hérault), patrie également de Paul Valéry et de Georges Brassens. Après le baccalauréat, il s’engage dans des études de droit et de lettres, sans idée encore bien précise sur son avenir.
C'est en assistant aux répétitions, en 1932, de Richard III de Shakespeare mis en scène par Charles Dullin que Jean Vilar trouva sa voie. Il devient acteur, sous la direction du même Dullin, puis metteur en scène (1942) en fondant sa compagnie des "Sept". Dès lors il ne cessera de travailler à rendre accessibles au plus larges publics les grands textes du répertoire.
En 1947, Vilar est invité à Avignon où il présentera trois créations (un Shakespeare inédit, un Claudel, une pièce du jeune Maurice Clavel), dans trois lieux différents. Le Festival est lancé, tandis que Jean Vilar s’entoure de jeunes comédiens qui deviendront des grands noms de la profession : Philippe Noiret, Jeanne Moreau, Michel Bouquet, Maria Casarès, Robert Hirsch, Daniel Sorano… sans compter Gérard Philipe déjà au faîte de sa popularité quand il le rejoint à Avignon.
En 1951, il est nommé à la tête du Théâtre National Populaire – TNP – créé par Firmin Gémier en 1920. A Paris comme à Avignon, il va pouvoir mettre en œuvre sa vision d’un «théâtre service public aussi nécessaire que l’eau, le gaz et l’électricité ». Et chaque année, le Festival, comme le T.N.P. attireront un public d’un demi-million de spectateurs. Il meurt à Sète, le 28 mai 1971, à l’âge de 59 ans.

La Fabrica, un nouveau lieu de répétition et de résidence du Festival. A Avignon, sur le terrain d'un ancien collège, la Fabrica, comprendra une salle de répétition (38m x 23m), de même proportion que la scène de la Cour d'honneur du palais des Papes. D’une capacité d’accueil de 600 spectateurs, elle fera également office de salle de spectacle durant le festival.
Autour d’un patio, des logements (18 studios pour une ou deux personnes) vont être construits. Ils pourront accueillir à l'année des artistes invités pour y préparer leurs spectacles. Le Groupe F, spécialisé en pyrotechnie, sera, dès le lancement du chantier, la première compagnie en résidence, « hors les murs » donc. Le Groupe F préparera un spectacle pour le festival 2013.
Enfin, un troisième espace sera réservé à des ateliers techniques (rangement du matériel et fabrication des éléments de menuiseries et de serrureries des spectacles). Dans un second temps, un véritable atelier de construction de décors est envisagé.