Symbole d’une francophonie modernisée, plurielle et décentrée, le « Dictionnaire des Francophones » a été lancé le 16 mars, en présence de la ministre de la Culture.

Permettre à tous les amoureux de la langue française – qui compte aujourd’hui 300 millions de locuteurs – de se familiariser avec son extraordinaire richesse : tel est l’objectif du Dictionnaire des Francophones, lancé le 16 mars 2021, à l’occasion de la 26ème édition de la Semaine de langue française et de la Francophonie.

Un rendez-vous avec l’histoire

« L’Etat a eu très tôt la volonté de protéger, de structurer et de promouvoir la langue française », a assuré la ministre de la Culture, en rappelant trois dates clefs de cette ambition fondatrice. L’ordonnance de Villers-Cotterêts, signée le 25 août 1539, faisant du français la langue officielle du pays, marque en effet le premier jalon d’une politique linguistique ambitieuse qui, au fil des siècles, mène à la création de l’Académie française par le cardinal de Richelieu, ainsi qu’à la commande, faite par le général de Gaulle au CNRS, d’un dictionnaire en 16 volumes – connu sous le nom de « Trésor de Langue Française ».

 « Cet engagement à défendre et illustrer la langue française sont aussi ceux du gouvernement et de mon ministère », a souligné la ministre de la Culture, en rappelant que la création du Dictionnaire des francophones est mesure phare du plan « Une ambition pour la langue française et le plurilinguisme » lancé en 2018 par le Président de la République.

Je forme le vœu que ce dictionnaire permette d’ « ambiancer » la langue française, et serve, en ces temps difficiles, à réchauffer nos cœurs et enrichir nos liens

Favoriser le dialogue des cultures

Pour Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de la Francophonie, cet outil novateur, participatif et collaboratif constitue « une belle illustration de la francophonie résiliente, plurielle, ouverte à la diversité, que nous construisons ensemble ». En mettant en avant le français en tant que bien commun, langue-monde, le Dictionnaire des francophones incarne le désir d’une francophonie modernisée.

« La langue française n’appartient plus seulement à la France, mais à tous ceux qui la pratiquent et qui l’aiment », a précisé la romancière Leïla Slimani, marraine de la Semaine de la langue française et de la Francophonie 2021, en soulignant qu’une « langue qui ne renouvelle pas est une langue morte ». « Notre langue est bien précieux, mais vulnérable et il revient à tous les francophones de la protéger, de la faire vivre », a poursuivi la ministre de la Culture, en ajoutant que « face au risque de l’appauvrissement et de l’uniformisation, nous portons une vision du plurilinguisme qui favorise le développement et le dialogue des cultures partout dans le monde ».

 

Enrichissement, ouverture, dialogue

Avec ses 400 000 entrées, le Dictionnaire des francophones offre d’ores et déjà une vision panoramique de la langue française. La formidable promesse de cet ouvrage numérique réside également dans son aspect participatif. « Ce dictionnaire sera fait par tous. Chacun peut rentrer un mot, un sens, une expression, un emploi », a affirmé Bernard Cerquiglini, président du comité scientifique du Dictionnaire des francophones.

Accessible en tous lieux, par le biais du site internet ou de l’application mobile dédiée, il constitue donc un véritable laboratoire d’enrichissement et de dialogue scientifique au service de la francophonie et de tous les francophones. Et une belle promesse pour l’avenir du français. « Je forme le vœu que ce dictionnaire permette ‘d’ambiancer’ la langue française. Que celle-ci serve, en ces temps difficiles, à réchauffer nos cœurs, et enrichir nos liens », a conclu Roselyne Bachelot-Narquin.