Quel est l'impact des changements climatiques sur la conservation des biens culturels ? La question s'invite en France lors d'un séminaire de spécialistes européens, Climate for Culture. Ouvert au public sur inscription, il se tiendra les 13 et 14 janvier à Paris, à l'auditorium de la galerie Colbert.

La question est posée au niveau européen, dans le cadre d'un important programme de cinq ans (2009-2014) créé par la Commission européenne en 2009 : « Climate for Culture ». Douze pays y adhèrent dont la France via l'Institut national du patrimoine (INP), partenaire depuis l'origine et observateur. Constitué en un groupe de travail se réunissant trois ou quatre fois par an dans chacun des pays partenaires, le programme « Climate for Culture » a pour mission d'évaluer les dégâts qui pourraient être causés par les évolutions climatiques sur les biens culturels. Il doit aussi proposer des outils de mesure et de prévention qui en limitent les risques. Chaque pays a la responsabilité d'un sujet, le même pendant cinq ans. Les relevés climatiques dans les églises pour la Pologne. Les relevés dans les châteaux pour l'Allemagne. Les méthodes d'enregistrement des données climatiques pour la Belgique...

En invitant le séminaire européen à faire étape sur le sol français, l'Institut national du patrimoine a pris deux initiatives intéressantes qui disent combien le sujet nous concerne tous. Qui de nous n'a pas tremblé pour la grotte de Lascaux, notre plus ancien élément patrimonial, soumise aux variations climatiques ? Ou pour le musée du Louvre, menacé par les crues de Seine ? La première initiative est donc de rendre cette rencontre entre chercheurs accessible au grand public. Non dans le but d'effrayer, bien sûr, mais dans celui de présenter l'état d'avancement des recherches sur le sujet. Ainsi du tout nouveau bâtiment des Archives nationales de Pierrefitte sur Seine, qui pour préserver ses précieux documents a pris en compte la possibilité d'une canicule. La deuxième initiative prise par l'INP est d'ouvrir le séminaire aux élèves des écoles spécialisées. Elèves conservateurs et restaurateurs de l'INP. Elèves de première année du DSA de l'Ecole de Chaillot (diplôme de spécialisation et d'approfondissement, mention « architecture et patrimoine ». Elèves en master « Conservation préventive » de Paris 1. Grâce à la spécificité de l'INP, seul organisme de formation au sein d'un groupe de travail composé exclusivement de chercheurs, le programme peut intégrer cette dimension de large diffusion. La prochaine étape sera Cambridge les 15, 16 et 17 janvier. On attend un colloque de clôture, fin 2014. D'ici là, une publication numérique sur le site de Climate for Culture, régulièrement mise à jour, permet de suivre les résultats, étape après étape.