Le 30 mars 1995, le Président de la République, François Mitterrand, inaugurait la nouvelle Bibliothèque nationale de France, délimitée par quatre tours en forme de livre ouvert, quai de Tolbiac, à Paris. Un lieu qui devait, selon les vœux du Président, être « à la disposition de tous » en recourant aux « technologies les plus modernes de transmission de données » et constituer, comme toute bibliothèque, « une arme dans le combat de la liberté ». Célébrant cet anniversaire le 28 mars avec Bruno Racine, président de la BnF, Fleur Pellerin a rappelé que « 20 ans plus tard, au lendemain du terrible défi lancé à notre République par les attentats de janvier, cette ambition résonne avec plus de force que jamais ».
1989 : Mettre le savoir à la disposition de tous
François Mitterrand lance son grand projet de bibliothèque nationale. Elle devra regrouper les ouvrages conservés sur sept sites organisés autour de la rue Richelieu dans le 2e arrondissement de Paris. L'ensemble des collections compte environ 40 millions de documents. Il s’agit d’ouvrir la nouvelle bibliothèque non seulement seuls chercheurs, mais aussi au grand public. Après avoir envisagé trois autres sites, le choix du Président se porte sur l'ancienne gare de marchandises SNCF de Tolbiac, donnée par la ville de Paris. Le projet de Dominique Perrault l’emporte sur celui de 250 autres architectes en lice : quatre tours de verre, encadrant un jardin sur une vaste esplanade en bord de Seine.
1996 : l'ouverture à l'audiovisuel
L'Inathèque de France chargée alors du dépôt légal de la radio-télévision, est désormais consultable sur le site de Tolbiac. Ouverte aux chercheurs, elle propose alors 120 000 heures d'archives audiovisuelles numérisées. Le 20 décembre, ouverture des salles de lecture, d’une capacité de 1600 personnes, en libre accès à tous les publics.
1998 : les fonds déménagent
La bibliothèque Richelieu commence à déménager ses collections vers le site de Tolbiac. En six mois, ce sont dix millions d'ouvrages qui seront transportés par camions spéciaux. Les manuscrits, estampes et photographies resteront à Richelieu. En octobre, les espaces réservées aux chercheurs ouvrent leurs portes : 2000 places dans 14 salles en rez-de-jardin.
2013 : nouvel accès, nouveau quartier
Dominique Perrault dote la Bibliothèque d’une nouvelle entrée principale, côté rue de Tolbiac. L’accès, mieux signalé aux visiteurs, jouxte une salle de cinéma multiplexe. La bibliothèque et l’ensemble du quartier est lié à la Rive droite et au grand parc de Bercy par la passerelle Simone de Beauvoir inaugurée en 2006.
2015 : le tournant numérique
« Être accessible à tous, toucher tous les publics, ne peut se faire », a souligné Fleur Pellerin, « sans développer une politique numérique ambitieuse, au plus près des usages de nos concitoyens. » A cet égard, la BnF a été à la pointe de l’innovation depuis 20 ans. La bibliothèque numérique Gallica s’est imposée en dix ans comme l’une des plus grandes bibliothèques numériques au monde, avec plus de 3 millions de documents en ligne dont plus 500 000 livres, et pas moins de 14 millions de visiteurs l’année dernière. La BnF est également devenue la mémoire d’internet, dont elle assure le dépôt légal pour les pages françaises. Elle rend aussi accessibles des centaines de milliers d’ouvrages devenus indisponibles dans le cadre du projet Relire. « Pour aller plus loin » a précisé la Ministre, « il faut désormais réfléchir à l’enrichissement des ressources en ligne proposées la BnF, le prêt numérique étant une innovation majeure, qui permet de décupler la portée des bibliothèques. «
La BnF, l'une des plus grandes bibliothèques au monde
Les fonds de la Bibliothèque nationale de France s'accroissent d'environ 670 000 documents par an, grâce au dépôt légal, institué par François Ier en 1537, et aux acquisitions diverses. La BnF, l'une des plus grandes bibliothèques au monde, conserve 14 millions de livres et d’imprimés, plusieurs millions de périodiques, environ 250 000 manuscrits, des cartes, estampes, photographies, partitions, monnaies, médailles, documents sonores, vidéos, multimédias, numériques, mais également des objets, décors et costumes, etc.