Depuis 2008, la chef du service des expositions et l’architecte-scénographe unissent leurs savoir-faire. Rencontre.

Virginia Fienga arrive il y a sept ans au musée d’Orsay qui, devenu établissement public, cherche à créer un service de maîtrise d’ouvrage et d’œuvre pour gérer le réaménagement des salles. En 2008, son activité d’architecte-scénographe évolue avec l’arrivée d’Hélène Flon, nommée chef du service des expositions. En poste à Versailles et recrutée par Guy Cogeval, cette dernière a déjà travaillé avec le nouveau président de l’Établissement sur de nombreuses expositions. « La première mission que m’a confiée Guy Cogeval a été de mettre en place un vrai service des expositions qui n’existait pas en tant que tel, explique Hélène Flon. Jusqu’en 2004, les grandes expositions étaient montées par la Réunion des musées nationaux (Rmn). Puis, avec leur changement de statut, les grands établissements nationaux ont acquis une certaine autonomie dans l’organisation et la production des expositions. »

Hélène Flon coordonne la création de six à huit expositions temporaires annuelles ainsi que des expositions hors-les-murs. Si le rôle du service est indéniable –garant du contrôle du budget, des délais et de la mise en œuvre–, elle insiste sur le fait qu’elle ne peut rien faire sans les autres départements du musée.

« La coordination avec l’ensemble des services est une réalité. Les personnels sont investis et motivés par l’apport de leur compétence au montage d’une exposition. »

D’emblée, Hélène Flon et Virginia Fienga collaborent étroitement avec Guy Cogeval pour l’exposition Une semaine de bonté de Max Ernst. C’est la première scénographie d’exposition de Virginia. Depuis, la collaboration se poursuit avec les mises en scène d’expositions à l’Orangerie, au cinquième étage du musée d’Orsay et au rez-de-chaussée où sont présentées les expositions les plus importantes, généralement confiées à des scénographes extérieurs. Ce travail est une respiration créative pour Virginia, très sollicitée par des chantiers conséquents au cœur d’un musée qui rénove progressivement ses salles tout en restant ouvert au public. « L’avantage est que nous sommes sur place, explique la scénographe, nous connaissons très bien le bâtiment, nous avons un rapport direct avec tous les services. Notre objectif est de respecter les délais et de faire des économies. Cela permet également d’organiser des expositions temporaires dans des lieux en cours de réhabilitation et de mutualiser les coûts. »

Les deux prochains défis proposés à l’architecte sont ambitieux. Pour l’exposition Les Archives du rêve –cent cinquante dessins provenant du fonds d’Orsay sélectionnés par Werner Spies–, à l’Orangerie à partir du 2 avril 2014, Virginia Fienga compte réutiliser l’intégralité de la scénographie de l’exposition Frida Kahlo, mais le réagencement sera tel que le recyclage sera imperceptible pour le visiteur. Cette réutilisation des éléments scénographiques entre dans une démarche d’économie de dépenses et de développement durable initiée par le musée. Et, surtout, Guy Cogeval lui a confié la scénographie de l’exposition Van Gogh/Artaud, le suicidé de la société (dès le 11 mars 2014 à Orsay) : « Nous voudrions faire passer l’idée de tourmente intérieure. J’espère que cela va marcher! » Ainsi le président des musées d’Orsay et de l’Orangerie n’hésite-t-il pas à s’appuyer sur Virginia Fienga et Hélène Flon pour la présentation des projets majeurs de sa programmation, expositions qui ont gagné la réputation d’originalité et de qualité. Le public est au rendez-vous.

Le Musée d'Orsay

Effectif : 650 personnes.

Expositions : Le service des expositions dirigé par Hélène Flon est composé de 4 responsables de projets et de 1 adjoint plus spécifiquement en charge des expositions hors-les-murs avec le service Mécénat.

Muséographie : Le département muséographie et travaux dirigé par Virginia Fienga emploie 11 personnes : 1 secrétaire,1 adjointe architecte, 2 architectes juniors, 4 conducteurs de travaux et 3 techniciens d’art (métallier, éclairagiste, menuisier).