Né en 1925 avec la création du studio des Ursulines, le concept de cinéma d’art et d’essai se développe en même temps que la critique cinématographique et les ciné-clubs. Les cinémas d’art et d’essai spécialisés dans la diffusion de l’avant-garde se regroupent en 1955 dans l’Association française des cinémas d’art et d’essai, qui participe en 1956 à la création de la confédération internationale et qui est reconnue par le ministère Malraux dès que la compétence cinéma lui est accordée en 1959. Le décret n°61-1244 du 17 novembre 1961 organise le système de reconnaissance et de classement des cinémas d’art et d’essai, avec la création d’une commission spécialisée qui propose les inscriptions au directeur général du CNC. Le ministre en nomme le président, le directeur général du CNC nommant les autres membres et assistant de droit à ses séances. Le label ouvre à ses titulaires une aide financière annuelle et une aide sélective plus substantielle à leur fonctionnement. Le décret de 1961 a été remplacé par le décret n° 2002-568 du 22 avril 2002 portant définition et classement des établissements de spectacles cinématographiques d'art et d'essai, ce décret ayant été lui-même abrogé par le décret n°2014-794 du 9 juillet 2014 par suite de l’adoption par le CNC d’un règlement général des aides qui regroupe l’ensemble des aides existantes. Sous ce régime, le classement a été modifié dans le sens préconisé par le rapport de Patrick Raude publié en mai 2016 : simplification de la procédure, avec un classement valable deux ans, renforcement du soutien pour les salles les plus engagées.