Le décret n° 95-356 du 1er avril 1995 fait de la Comédie-Française un établissement public industriel et commercial et abroge les quatre décrets de 1850, 1946, 1947 et 1968 qui la régissaient jusqu’alors, tout en visant pieusement le statut « historique », constitué par l'acte de société des comédiens-français du 27 germinal an XII et le décret du 15 octobre 1812 modifié relatif à la surveillance, l'organisation, l'administration, la comptabilité, la police et la discipline du Théâtre-Français dit « décret de Moscou ». L’article 2 du nouveau statut précise que « La Comédie-Française dispose en permanence d'une scène où les spectacles sont joués en alternance. Cette scène est sise salle Richelieu, à Paris. La Comédie-Française peut également exercer son activité sur d'autres scènes. ». Cette formulation fait écho à un vieux débat sur la « deuxième scène » de l’illustre compagnie. Depuis 1993, elle dispose à ce titre du théâtre du Vieux-Colombier créé en octobre 1913 par Jacques Copeau : fermé depuis 1977, classé Monument historique le 4 janvier 1978 pour empêcher sa démolition et racheté par l’État en 1986, il a fait l’objet d’importants travaux pour l’adapter aux besoins de la Comédie-Française, qui le reçoit en compensation de la perte de l’Odéon devenu autonome. En 1996 la Comédie-Française obtient en outre la salle du Studio-Théâtre construite au Carrousel du Louvre.