Le 2 mars, au Musée du Louvre, Frédéric Mitterrand était au côté du Président de la République, Nicolas Sarkozy, et du président russe Dmitri Medvedev pour l’inauguration de l'exposition «Sainte Russie», événement majeur de l’année croisée France-Russie dont le programme comprend quelque 350 manifestations dans les deux pays.
L'art russe, des origines à Pierre le Grand. Dans le cadre de l'Année France-Russie, l’exposition « Sainte Russie », qui ouvre ses portes au public le 5 mars, propose un exceptionnel parcours de l’histoire de la Russie chrétienne, du IXe au XVIIIe siècle.
Icônes, ornements et vases liturgiques, manuscrits, broderies, orfèvrerie, camées, émaux, peintures, sculptures…
Pour illustrer ces mille ans d’histoire, le Louvre présente plus de 400 chefs-d’œuvre réunis pour la première fois en France grâce à la collaboration des 25 plus grands musées nationaux de Russie.
Parmi les pièces les plus précieuses venues de Russie : le châssis en or de la Trinité de Roublev, les portes en or de la ville de Souzdal, l’iconostase funèbre de la tsarine Sofia du monastère de Novodievitchi, les lettres d’Ivan III, les lettres du concile œcuménique entérinant le patriarcat en Russie en 1590, l’icône des saints-martyrs Boris et Gleb du 14 siècle, des manuscrits uniques, dont ceux de l’époque d’Ivan le Terrible dont il ne reste que 10 feuillets avec 16 mille miniatures créées durant dix longues années.
Le baptême de la Russie. L’apparition des premiers « Russes », au IXe siècle, se produit dans un contexte de rivalités et de luttes d'influence entre Latins, Vikings et Byzantins. Les premières conversions dans la Rous' de Kiev aboutiront au baptême du prince Vladimir en 988. La Rous' devient alors définitivement chrétienne et reprend le modèle ecclésiastique de Constantinople. L'art chrétien s'épanouit dans la Rous', à Kiev, à Tchernigov, à Novgorod, à Pskov, à Vladimir, à Souzdal... Un art soumis à l’influence prépondérante de la tradition byzantine mais qui ne reste pas insensible aux apports de l’occident latin.
Le temps d’Andreï Roublev. Après la coupure du XIIIe siècle due à l'invasion et la domination mongole, l'art chrétien renaît dans toute sa splendeur dans les grands centres de la Russie médiévale - un essor lié à un dynamisme monastique sans précédent, tandis que peu à peu s'impose l'ascendant de Moscou. C'est le temps des peintres Théophane, Dionisi et du plus célèbre d’entre eux : Andreï Roublev.
Un nouvel âge d’or. Au XVIe siècle, Moscou, qui se proclame "Troisième Rome" et devient une "Nouvelle Jérusalem", inaugure sous les règnes de Basile III et Ivan IV le Terrible un nouvel âge d'or de l'art russe, qui culmine avec le couronnement d'Ivan le Terrible comme tsar en 1547 et avec l'avènement du Patriarcat de Moscou en 1589.
Les conflits mais aussi les renouveaux qui marquent le XVIIe siècle sous les premiers Romanov et la réforme du patriarche Nikon seront suivis de changements radicaux, tant sur le plan politique qu’esthétique, voulus par Pierre le Grand (1672-1725).