Le 6 juillet, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication ; René Ricol, commissaire général à l’Investissement; et Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France (BnF) ont lancé, dans le cadre des Investissements d’Avenir, un appel à partenariat pour la numérisation et la valorisation des collections de la BNF.
Un million et demi de documents déjà numérisés. Depuis une dizaine d’années, la BnF s’est engagée dans une politique de numérisation de ses collections qui permet d’enrichir sa bibliothèque numérique Gallica composée aujourd’hui d’un million et demi de documents. Ceux-ci sont également accessibles sur Europeana, la bibliothèque numérique européenne dont la BnF est l’un des tout premiers contributeurs. Ces programmes de numérisation sont financés par une subvention du Centre national du Livre (CNL) et par le budget propre de la BNF. L’enveloppe annuelle est d’environ 7M€ depuis 2007.
12 nouveaux corpus à numériser. Pour renforcer et accélérer la numérisation de ses collections, la BnF souhaite s’inscrire dans le programme des Investissements d’Avenir, voulu par le Président de la République. Elle a identifié les 12 corpus suivants, qui sont susceptibles d’être numérisés en partenariat avec des acteurs privés qui souhaiteraient les valoriser commercialement :
- le livre ancien de 1470 à 1700 ;
- un ensemble de 3 à 500 000 imprimés français du domaine public ;
- la presse française de 1780 à 1940 ;
- les disques 78 tours et microsillons ;
- les manuscrits médiévaux ou modernes ;
- les collections de portraits ;
- la généalogie et l’histoire des familles ;
- les territoires : cartographie et représentations de la France et des pays étrangers ;
- l’histoire locale ;
- les partitions musicales ;
- la photographie ;
- le cinéma français des origines à la deuxième guerre mondiale.
Un nécessaire appel aux partenaires privés. Le coût de ces 12 programmes de numérisation devrait s’élever à quelque 150 millions d’euros, soit l’équivalent de plus de vingt années de travail au rythme actuel. La numérisation de tous ces ensembles avec des partenaires privés qui, en échange d’une possibilité de valorisation commerciale, contribuerait au financement de la numérisation, permettrait de tripler le volume actuel de Gallica en seulement quelques années.
BnF-Partenariats. Avec l’appui du Fonds national pour la Société Numérique (FSN), mis en place par l’Etat et géré par la Caisse des Dépôts dans le cadre du programme « développement de l’économie numérique des « Investissements d’avenir », la BnF sera amenée à créer une filiale détenue à 100 %, « BnF-Partenariats ». Cette filiale conclura des accords de numérisation et de valorisation commerciale des collections de la BnF en tenant compte des recommandations du Comité des Sages de l’Union Européenne. BnF-Partenariats sera mise en place avant la fin de l’année 2011. Les projets qui la concerneraient seraient susceptibles d’être financés par le FSN.
Par ailleurs, un appel à partenariat distinct porte sur la valorisation du Système de Préservation et d’Archivage Réparti (SPAR), développé et utilisé par la BnF depuis 2007 pour la conservation pérenne de ses ressources numériques.