Le 18 février, Frédéric Mitterrand a signé l’acte d’acquisition d’un ensemble exceptionnel de manuscrits de Casanova pour la Bibliothèque nationale de France.
Grâce au mécénat. Un ensemble exceptionnel de manuscrits de Giacomo Casanova (1725-1798) entre dans les collections de la BNF grâce à un généreux mécène qui a souhaité garder l’anonymat. Le manuscrit des mémoires de Casanova, Histoire de ma vie, constitue la pièce maîtresse de cet ensemble qui représente la plus importante acquisition de la BNF. Ce chef-d’œuvre de la langue française a pu être acquis grâce à la loi du 1er août 2003 relative au mécénat, qui a permis la reconnaissance de l'intérêt patrimonial majeur de cet ensemble de manuscrits par la Commission consultative des trésors nationaux.
Un manuscrit exceptionnel. On peut vraisemblablement dater de 1789, le début de la rédaction d’Histoire de ma vie. La première version a été rédigée en quatre ans. Elle évoque la vie de l’auteur de sa naissance jusqu’à l’année 1774. Casanova n’a pas voulu aller au-delà « car depuis l’âge de cinquante ans, je ne peux débiter que du triste et cela me rend triste ».
Pour répondre à la demande du Prince de Ligne, qui souhaitait lire ces mémoires, Casanova s’est livré à partir de 1794 à un minutieux travail de révision. En mai 1798, proche de la mort, il légua le manuscrit à son neveu, Carlo Angiolini. Les enfants de Carlo cèderont ledit manuscrit en 1821 à l’éditeur Brockhaus de Leipzig. Leurs descendants l’avaient conservé jusqu’à aujourd’hui.
De nombreuses adaptations. Les adaptations du texte de Casanova se sont multipliés durant près de 140 ans : texte expurgé, réécriture pour supprimer les italianismes des éditions françaises, etc. Sous le titre de Mémoires de Casanova, environ 500 éditions ont vu le jour à partir de 1822. Aucune ne se référait au manuscrit, qui parailleurs faillit disparaître dans les bombardements de la Deuxième Guerre mondiale. La première édition intégrale en français (chez Brockhaus et chez Plon) date de 1960.
A découvrir en 2011. Il n’existe certainement pas d’autres manuscrits des mémoires de Casanova. Au fil de ses 3 700 pages, on découvre un Casanova tour à tour financier, diplomate, joueur, s’évadant des prisons de Venise, fréquentant les cours européennes et les plus beaux esprits de son temps.
Le manuscrit porte des ratures, des surcharges, des mots biffés, parfois des pages entières. Son étude permettra de reconstituer la genèse d’une œuvre qui attend encore son édition critique. Il sera présenté au public dans le cadre d’une exposition prévue en 2011 à la BNF.