L’héritage laissé aux Français après les Jeux
Cet été, la France retrouve les Jeux Olympiques pour la première fois depuis un siècle et organise les premiers Jeux Paralympiques de son histoire. Bien plus qu’un événement sportif, ces Jeux ont pour ambition de laisser un large héritage matériel et immatériel, y compris dans le domaine culturel et artistique.
Accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques, c’est organiser le plus grand événement au monde. Au-delà des médailles et des exploits sportifs, les retombées attendues sont importantes avec 16 millions de visiteurs espérés, des centaines de milliers d’emplois créés et le talent de nombreuses entreprises françaises mis en évidence. « C’est aussi le cas d’institutions vitrines d’un savoir-faire ancien de très haute qualité comme la Manufacture de Sèvres qui produira des vases dessinés par des élèves de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris ou le Mobilier national qui réalise la tapisserie des Jeux d’après le carton de Marjane Satrapi », souligne François Laurent, Délégué ministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques au ministère de la Culture.
Des Jeux pour valoriser le fabuleux patrimoine historique de Paris et de la France avec les cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques en plein cœur de la capitale. « Et le parcours de la flamme bien sûr, qui va traverser beaucoup de monuments du Centre des monuments nationaux (CMN) comme les remparts de Carcassonne, le Mont-Saint-Michel, la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, ou encore le Château de Chambord ou le Musée du Louvre », ajoute-t-il. De quoi inspirer et séduire les visiteurs venus du monde entier.
Le sport pour raconter et transmettre l’histoire
Créer des infrastructures utiles aux populations, au-delà des Jeux, figurait parmi les ambitions de la France dès sa désignation comme pays d’accueil. Dans le département de Seine-Saint-Denis, tout d’abord, qui concentre 80 % des investissements avec des constructions écologiques et accessibles, des équipements routiers ou la rénovation et la construction de bassins de natation notamment.
Les Jeux, c’est aussi l’opportunité d’une prise de conscience d’un patrimoine sportif jusqu’ici mal connu. « En France, nous avons beaucoup d’équipements sportifs classés monuments historiques ou qui présentent une grande qualité architecturale reconnue. Nous les avons mis à l’honneur lors des dernières Journées européennes du patrimoine », explique le Délégué ministériel.
Toujours dans le domaine de l’architecture, le projet « Archi-Folies 2024 » porté conjointement avec la Villette réunit architecture et sport. « Nous avons demandé aux 20 écoles nationales supérieures d’architecture d’imaginer 20 pavillons installés dans le parc de la Villette pour représenter une fédération sportive, détaille François Laurent. Chaque école conçoit et construit un pavillon qui répond à la fois aux enjeux environnementaux et aux besoins de la fédération sportive à laquelle elle est associée ». Démontés à la fin des Jeux, certains des pavillons seront transmis en héritage aux fédérations et partenaires. Pour conserver, retracer et valoriser l’histoire du sport, le Service interministériel des Archives de France a également lancé une Grande Collecte des archives du sport destinée au public mais aussi aux fédérations françaises, aux collectivités, etc.
Promouvoir l’activité physique et l’inclusion
En faisant de la promotion de l’activité physique et sportive la Grande Cause Nationale de 2024, le sport est ancré auprès des jeunes avec notamment 30 minutes d’activité physique quotidiennes à l’école, ancré auprès des publics plus fragiles et des personnes en situation de handicap avec la création de 3000 clubs sportifs inclusifs. L’accueil en France des Jeux Paralympiques est aussi l’occasion de changer de regard sur le handicap et de construire une société plus inclusive. « Avec le COJO, nous avons sélectionné une quinzaine de projets associant création artistique et handicap pour les présenter dans toute la France », souligne François Laurent. Sans oublier les actions menées en faveur de la promotion de la langue française, qui est l’une des deux langues officielles du CIO et des Jeux olympiques, et du plurilinguisme, avec notamment l’énorme travail terminologique mené par la DGLFLF sur les termes du sport qui n'avaient, jusqu’ici, pas d’équivalents en français.
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