Initiées par le ministère de la Culture et portées par l’établissement public de la Villette, les Micro-Folies des Pays de la Loire sont nées d’un appel à projet lancé par la DRAC, d’un accompagnement financier de la Préfecture (jusqu’à 80% du coût d’investissement), de l’apport du ministère de la Culture pour le coût d’adhésion au réseau Micro-Folie et pour celui de la mission d’ingénierie assurée par la Villette auprès des collectivités locales.
Le Lude, Conneré, Ecomoy, Fresnay-sur Sarthe, Sablé-sur-Sarthe, Le Pouliguen, Segré, Pouzauges, Mayet, Mauges-sur-Loire et Laval ont rejoint Océan-Marais-de-Mont, Châteaubriant et Allonnes dans ce réseau des musées numériques. Toutes sont intéressantes, toutes ont leurs particularités. Qu’elles soient urbaines, suburbaines, rurales, elles sont résolument tournées vers tous les publics de leur territoire. Focus sur trois d’entre elles, à Segré, Sablé, et Laval.
Micro-Folie de Segré (Maine-et-Loire) : une carte majeure du développement culturel
Implantée dans la médiathèque, au milieu d’un quartier résidentiel, dans l’Espace Saint-Exupéry, pôle culturel inscrit dans un ancien site industriel, la Micro-Folie de Segré projette sur son mur constitué de neuf écrans les œuvres majeures issues de plus de 120 institutions nationales et internationales. « C’est une collection numérique géante qui s’enrichit régulièrement, souligne Noémie Guez, responsable opérationnelle Micro-Folie sur les Pays de la Loire notamment. Actuellement, il y a entre 3 000 et 3 500 œuvres qui sont accessibles. »
Comme dans toute Micro-Folie, il y a deux formules : la visite libre (« les œuvres défilent et les personnes peuvent voir des détails grâce à une tablette ») et – notamment pour le public scolaire – le mode conférencier (« pour lequel on réalise une sélection d’œuvres sur une thématique »). « C’est un véritable outil d’éducation artistique et de démocratisation culturelle, juge Colette Romann, adjointe à la culture de la mairie de Segré. C’est un support incroyable pour les enseignants, les animateurs jeunesse ou d’Ehpad. » « La Micro-Folie s’adresse à des publics qui n’osent pas toujours franchir les portes d’un lieu culturel, complète le préfet de Maine-et-Loire, Pierre Ory. Or, là où la question de l’accès à la culture se pose, on ne doit pas renoncer. La Micro-folie démystifie cet accès. » Pour l’adjointe à la culture, « cette galerie virtuelle pourrait même être une première étape avant de visiter des institutions. Ce serait intéressant, pour les publics qui vivent cette expérience, de pouvoir aller dans les musées proches ou lointains et, bien évidemment, à Paris ».
Par ailleurs, cette Micro-Folie renforce la politique culturelle et éducative du territoire, pour laquelle la DRAC Pays de la Loire est un partenaire de longue date. « Cette galerie virtuelle est un projet innovant qui répond à une de nos problématiques de proximité, souligne Geneviève Coquereau, maire de Segré. C’est une offre de très grande qualité et ouverte au plus grand nombre. Nous souhaitons vivement que les habitants du territoire s’approprient ce musée numérique, ce serait notre plus belle récompense. »
A Sablé-sur-Sarthe, le Palace Carnot transfiguré
« Cela ne pouvait se faire que là. Le lieu s’y prêtait. On a eu cette volonté de garder l’identité du cinéma, car c’est un lieu emblématique de l’histoire de Sablé-sur-Sarthe. » Manuela Gourichon, adjointe au maire de Sablé, en charge de la culture, fait les honneurs du Palace Carnot, cet ancien cinéma qui abrite désormais la Micro-Folie de la ville. Le logo du Palace a été redessiné en mode pixel, le hall d’accueil et de médiation entièrement rénové, décoré par Wide, artiste du street art : il ne fallait pas moins pour ouvrir cette galerie d’art digitale en plein centre de la cité.
Comme ses sœurs dont une dizaine sortent de terre actuellement dans les Pays de la Loire, cette Micro-folie met plusieurs milliers de chefs-d’œuvre conservés dans de nombreuses institutions et musées nationaux à la disposition, gratuitement, des habitants, sur écran, et contribue à redynamiser le centre-ville, accroître son activité et son rayonnement. Elle est intégrée, à ce titre, au programme « action cœur de ville ».
Elle nourrit aussi la volonté de développer l’action culturelle auprès des publics sur le territoire et ses proches communes dans un rayon de 30 km. Personne n’est oublié : les scolaires et les habitants des deux quartiers politique de la ville, les seniors, les actifs du territoire et les touristes, dans un objectif de « culture pour tous ».
« Le but est de rassembler les publics autour de ces contenus, et ainsi de les réconcilier avec les musées » précise Manuela Gourichon. Outre ses diaporamas sur l’écran géant du cinéma et ses tablettes numériques qui offrent de nombreux contenus additionnels, l’équipement propose également un espace de réalité virtuelle qui donne accès à des contenus culturels proposés par Arte, comme une immersion dans des œuvres d’art telles que Les Nymphéas de Monet, une ascension du Mont-Blanc ou une reconstitution de l’éruption du Vésuve à Pompéi. « C’est un dispositif qui vise à réconcilier les publics avec la culture présente. Ce concept de musée numérique, en apportant ces contenus auprès de personnes qui ne vont pas dans les musées, offre une chance de leur donner le désir d’y aller. »
Micro-folie de Laval : la vitrine numérique du « Quarante »
A Laval, rien ne pouvait mieux tomber qu’une Micro-Folie pour compléter l’offre culturelle du Quarante, un ancien édifice au style Art déco, datant des années 40, désormais réhabilité en tiers-lieu hybride et singulier, doté d’un jardin, d’un café, d’une bibliothèque, et de tout ce qu’il faut pour la musique, le théâtre, la danse et les arts visuels en termes d’enseignement, de création artistique et de développement culturel.
A l’entrée du site, la Micro-Folie sera la vitrine du numérique mis au service de la culture. Dédiée aux arts visuels et au patrimoine, elle s’appuiera sur le contrat local d’éducation artistique et culturelle (CLEA) et s’ouvrira ainsi à tous les publics, notamment les jeunes.
« Pour Laval, explique Florian Bercault, maire de Laval et président de Laval agglomération, qui est à la fois la ville des arts naïfs et singuliers et la capitale de la réalité virtuelle et augmentée, il était naturel d’accueillir une Micro-Folie, et de l’articuler aux collections des Musées de la ville, afin que des actions de médiation liées à des œuvres numérisées entrent en dialogue avec des expositions d'œuvres « physiques », issues des collections Beaux-Arts, Arts singuliers et Scientifiques de la ville de Laval.
Inscrite dans le Quarante, la Micro-folie partage son espace avec une médiathèque, créant ainsi un véritable salon familial et chaleureux. Elle se déploie également sur le territoire de l'agglomération en version mobile, afin d'aller à la rencontre des publics. C’est un outil précieux de notre politique des cultures pour tous. »
Le Quarante et sa Micro-folie ont été inaugurés en présence du Président de la république le 10 octobre 2022.
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