Le cadre réglementaire
Conformément au code du patrimoine, les "musées de France" doivent récoler leurs collections tous les 10 ans. Le récolement est l’opération qui consiste à vérifier, sur pièce et sur place, à partir d’un bien ou de son numéro d’inventaire : la présence du bien dans les collections, sa localisation, son état, son marquage, la conformité de l’inscription à l’inventaire avec le bien ainsi que, le cas échéant, avec les différentes sources documentaires, archives, dossiers d’œuvres, catalogues.
Il s’agit concrètement de localiser les objets inscrits sur le registre d’inventaire du musée, d’en vérifier la description (dimension, technique, date…), le marquage, la documentation et l’état de conservation. Le récolement assure, en quelque sorte, la traçabilité des collections patrimoniales. Les collections des "musées de France" étant inaliénables et imprescriptibles, il est nécessaire, à intervalles réguliers, de vérifier qu’on est en mesure d’attester de leur appartenance.
Le récolement est une pratique très ancienne mais peu de professionnels le réalisaient, souvent par manque de temps et pas toujours de façon systématique. C’est désormais une obligation légale, assortie d’une périodicité, qui s’applique à l’ensemble des objets inscrits sur le registre d’inventaire, qu’il s’agisse de pièces en exposition, en réserves ou déposées dans un autre lieu.
En Midi-Pyrénées
Pour réaliser ce travail, plusieurs musées ont fermé temporairement, certains ont suspendu leurs expositions quelques mois et d’autres ont renforcé ponctuellement leurs équipes. Tous ont appliqué une méthodologie de travail impliquant la mise en place d’une chaîne opératoire la plus rationnelle et la plus efficace pour mener à bien le récolement de plusieurs milliers d’objets.
Vidéo sur le récolement du musée Calbet à Grisolles.
La Drac Midi-Pyrénées, en lien avec le CNFPT, a organisé en 8 ans plus de 30 formations sur la méthodologie du récolement, l'informatisation des inventaires, le marquage des œuvres, la numérisation, la conservation préventive, le dépoussiérage des objets patrimoniaux, l'emballage et le transport des œuvres, les réserves, le traitement des collections infestées… Le conseiller musées a également travaillé avec les équipes des musées sur la mise en place de la méthodologie la plus adaptée. Enfin, la Drac a soutenu financièrement les musées les plus en difficulté pour l'acquisition de matériel informatique, de logiciel de gestion des collections ou pour recruter des chargés de mission qui ont épaulé les conservateurs ou suppléé l’absence de personnel scientifique.
Le récolement n’est pas achevé, mais il y a bien avancé. En moyenne 56 % des collections de Midi-Pyrénées ont été récolées et 24 musées ont terminé et travaillent sur la rédaction du procès verbal de fin de campagne.
Il a permis d'avoir unevision globale des collections, de vérifier leur statut juridique et de régulariser certaines situations (contrats de dépôts, de prêts, transfert, inscriptions indues sur l'inventaire). Certains musées ont parfois redécouvert des pièces inscrites à l’inventaire, puis oubliées. L’origine de certaines œuvres a parfois été retrouvée, permettant de reconstituer l’histoire des collections et de préciser leur statut.
Pour certains, le récolement s’est accompagné de l’informatisation de la collection et de prises de vue systématiques.
Il a permis de mieux connaître l’état de conservation, d’identifier les œuvres en danger et de définir des priorités débouchant sur des campagnes de restauration pluriannuelles que la Drac peut ensuite cofinancées.
Certains récolements ont abouti à la mise en place d’un chantier des collections, parfois d’un réaménagement de réserve ou à des opérations de désinsectisation de grande envergure.
De même, le récolement a eu souvent un impact en termes de management des équipes. Certains musées, par exemple, ont profité de l’occasion pour former le personnel de surveillance à la conservation préventive, aux facteurs de dégradation, voire parfois au marquage des œuvres ce qui permet de les associer à la démarche.
Le récolement aussi a été l’occasion d’imaginer de nouvelles formes de médiationet de visites des coulisses des musées qui ont toutes rencontré l’adhésion du public.
Chiffres clés en région Midi-Pyrénées
- 609 573 objets à récoler dans les 74 musées de France
- 336 106 objets récolés au 1er août 2014
- 30 000 objets récolés par an
- 24 musées ont achevé leur récolement
- 36 musées ont récolé plus de 70% de la collection
Chiffres clefs au plan national
- 36 millions d'objets à récoler dans les 1159 musées de France
- 2000 objets récolés en moyenne par an par musée
- 50 musées comptant plus de 100 000 objets
- environ 380 musées conservant entre 20 000 et 100 000 objets
- environ 770 musées conservant moins de 20 000 objets
Références
- Code du patrimoine : articles L.451-2, L.451-5, L.451-9, D.113-27, D.113-28, D.451-15 à D.451-21 et R.415-24
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