"Le Martyre de sainte Catherine", une œuvre rare de Simon Vouet (Paris, 1590 - Paris, 1649), peinte à Rome, vient enrichir les collections du Musée des Beaux-Arts de Strasbourg, qui conserve déjà un autre chef-d’œuvre de la période parisienne de Simon Vouet "Loth et ses filles" (1633).
Une acquisition réalisée avec le soutien du ministère de la Culture
Le ministère de la Culture accompagne les musées de France dans leur politique d'enrichissement de leurs collections, via deux dispositifs principaux :
- au niveau régional, par la DRAC Grand Est, avec le Fonds régional d'acquisition pour les musées (FRAM), un fonds cogéré avec la Région Grand Est ;
- au niveau national avec le Fonds du patrimoine, doté d'un montant de 3,3 millions d'euros en 2019.
Le ministère a ainsi soutenu l'acquisition du tableau "Le Martyre de sainte Catherine", pour le musée des Beaux-Arts de Strasbourg, à hauteur de 200 000 €, au titre du Fonds du patrimoine, sur un montant de 400 000 €, les 200 000 € restant étant apportés par la Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg (SAAMS), grâce à une importante action de mécénat.
Le Fonds du patrimoine : accompagner les acquisitions d'envergure
Depuis 1979, le Fonds du patrimoine permet au ministère de la Culture de soutenir l'acquisition d’œuvre (archives, bibliothèques, musées de France), lorsque l’acquisition est le seul moyen de protection du patrimoine national, ou lorsqu’elle permet un enrichissement de celui-ci par l’entrée dans les collections publiques d’un bien particulièrement précieux.
Le Fonds est affecté en priorité à l’achat d’œuvres considérées comme des trésors nationaux, ainsi qu’à des œuvres reconnues « d’intérêt patrimonial majeur », dont l’acquisition présente un intérêt majeur pour le patrimoine national.
Les acquisitions : signe de vitalité d'un musée
La stratégie d'acquisition d'un musée de France s'inscrit dans un projet scientifique et culturel qui vise à enrichir les collections du musée. Un musée complète et enrichit ses collections de deux façons principales, les acquisitions ou les dons, les legs, les donations, les dations...
Les acquisitions d'un musée de France sont soumises à l'avis de la commission scientifique régionale (CSR), compétente en matière d'acquisition, réunie par la DRAC.
En cas d'avis favorable de la commission, et avec le soutien du service des musées de la DRAC et du Service des musées de France, le dossier peut bénéficier du Fonds du patrimoine.
Les collections du musée des Beaux-Arts de Strasbourg
Le musée des Beaux-Arts de Strasbourg est renommé pour la richesse de sa collection de peinture européenne, notamment italienne, espagnoles ou hollandaise. Il cherche à développer sa collection de peinture française ancienne et a ainsi, depuis une quinzaine d'années, acquis six nouvelles œuvres majeures.
Une politique d'acquisitions qui s'inscrit dans la dimension européenne de Strasbourg, et qui cherche à illustrer la circulation des courants artistiques dans les différents pays européens.
L'artiste Simon Vouet
Simon Vouet, grand nom de la peinture française et européenne du XVIIIe siècle, travailla près de 15 ans en Italie (1613-1627), où il deviendra l'un des tout premiers peintres de Rome, un honneur qui n'avait jamais été accordé à un artiste étranger.
En 1627, il est rappelé en France par Louis XIII, où il contribue à l'introduction du style baroque et au renouveau des arts dans le pays, faisant de Paris l'une des grandes capitales artistiques européennes. Il réalisera nombre de chefs-d’œuvre, créant, avec son atelier, une véritable école française de peinture, formant la prochaine génération (Le Sueur, Le Brun. Mignard...).
L’œuvre "Le Martyre de sainte Catherine"
Cette œuvre monumentale a été réalisée à Rome, avant 1625, peut-être vers 1621-1622. Elle "fait l'alliage du caravagisme et de la grande manière bolonaise 1".
Le tableau représente le Martyre de sainte Catherine d'Alexandrie, célèbre pour son mariage mystique avec le Christ et son Martyre. "Simon Vouet est ici autant attaché au réalisme caravagesque qu’à la somptuosité des disciples d’A. Carrache, le corps si sensuel de la sainte à la fois observé et magnifié. Le soin dans la description des étoffes ou de la roue montre de même la virtuosité du peintre.2"
Le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF)
Avant de pouvoir être exposé au sein du parcours muséographique du musée, le tableau va faire l'objet d'une restauration, réalisée dans les locaux du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), un service du ministère de la Culture.
En amont de son acquisition, l’œuvre a fait l'objet d'analyses réalisées par le C2RMF (radiographie, analyse par fluorescence x et d'ultraviolets, infrarouge pour documenter et analyser le support, la préparation du dessin sous-jacent, l'exécution peintre ou l'état de la peinture).
Le C2RMF apportera une expertise, un accompagnement technique et déontologique sur l'ensemble des opérations de restauration.
Sources "1" et "2" dossier de presse "Acquisition du tableau "Le martyre de sainte Catherine" de Simon vouet, réalisé par le service communication des musées de la Ville de Strasbourg.
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