Intervention sur la sculpture
Les gougeons en os
L’entreprise Chatignoux étudie actuellement la conservation maximale des gougeons en os en place, tout en garantissant la restauration des décors. Certains devront être déposés pour permettre la fixation de la greffe et seront conservés après leur dépose.
Ces os d'animaux (bovin ou ovin), matériaux peu coûteux et inertes, contrairement au fer qui est susceptible de faire éclater la pierre, étaient utilisés à la fois comme technique de scellement des pierres et comme drain contre l’humidité.
En savoir plus sur cette technique sur Gallica
"Annales des arts et manufactures, ou Mémoires technologiques sur les découvertes modernes concernant les arts, les manufactures, l'agriculture et le commerce" par R. O'Reilly (31 mars 1810)
Suppression des ragréages du XIXe siècle
L’ensemble des ragréages disgracieux réalisés lors des campagnes de restauration du XIXe sont purgés et les joints intégralement dégradés. 3 niveaux sont encore à traiter.
Sur les zones sculptées, un bouchon de pierre sera mis en place.
La dépose du garde-corps
Le garde-corps de la terrasse haute, très dégradé, a été déposé et les gabarits ont été réalisés. Ils sont actuellement en atelier, en vue de leur taille.
Le nettoyage des parements et des sculptures
Le nettoyage des parements suit son cours malgré la météo peu clémente. Le nettoyage d’un seul niveau prend en moyenne 1 à 2 jours par une personne, en revanche, pour le niveau 0, le plus atteint par les croutes noires de pollution, 2 semaines d’intervention auront été nécessaires.
L’atelier Enache a réalisé les mêmes opérations sur les sculptures, en commençant par les parties hautes.
Le calepin des sculptures neuves à prévoir a été validé par la maîtrise d'ouvrage (la DRAC Grand Est) et la maîtrise d'œuvre (l'architecte en chef des monuments historiques).
Médiation du chantier
Les visites guidées
Les visites du public se poursuivent sur le chantier. Elles sont assurées par l’Office de tourisme de Troyes et la DRAC Grand Est. Depuis octobre 2021, 268 adultes et plus de 80 enfants (au niveau 4) ont déjà pu découvrir la restauration.
Atelier de pratique artistique
La fresque, qui décorera l’un des linéaires de la palissade du chantier, est en cours de production. Le projet, qui s'inscrit dans le cadre d’un atelier de pratique artistique, mené avec les élèves de CM2 de l’école du 14 juillet à Troyes, par le Centre pour l’Unesco de Troyes, sera rendu fin février 2022. Il est encadré par l'artiste Rachel Mathaux.
Nous vous en révélons quelques images en avant-première.
Interventions en classe
Alexandra Enache de l'atelier de sculpture Enache est intervenue dans la classe de CM2 de l'école primaire Le Grand Pré Vert, de Lusigny-sur-Barse, le 18 janvier 2022.
La sculpteuse a présenté son travail et les différentes étapes de la création ou de la restauration d'une sculpture et les outils utilisés. Une intervention qui s'inscrit dans le cadre du Projet artistique globalisé "Je découvre mon patrimoine", mis en œuvre dans le cadre du partenariat de la DRAC Grand Est avec l’Education nationale (Rectorat de l’académie de Reims /Direction des services départementaux de l'Éducation nationale de l'Aube).
En savoir plus sur cette intervention sur le site de la DSDEN de l'Aube
Les portraits des intervenants
Antoine Grassin
38 ans
15 ans dans l’entreprise Chatignoux
Tailleur de pierres de formation, Antoine Grassin exerce des missions diversifiées au sein de l’entreprise, notamment des travaux de maçonnerie ou, ponctuellement, d’encadrement d’équipe. Il a été récompensé par une décoration pour ses 10 ans d’exercice.
« Je suis intervenu sur la précédente tranche de travaux de la cathédrale, il y a 10 ans. J’avais davantage travaillé en atelier car il y avait beaucoup de taille à faire. Sur site, j'ai surtout été présent au moment de la pose du fronton et de la taille des balustres. Je suis surpris de cette tranche de travaux car je pensais que l’on travaillerait sur la tour Saint-Pierre. »
« J’apprécie ce chantier. L’ornementation est riche, ça change des petites églises de village, c’est pour cela que ça s’appelle une cathédrale… même si le travail sur les petites églises est agréable, car une ville de la taille de Troyes est bruyante. »
« Le travail sur la balustrade haute de la terrasse va être important, car elle est très dégradée, le travail en atelier sera passionnant « .
Julien Millot
21 ans
Tailleur de pierre
1 an dans l’entreprise Chatignoux
En poste dans l'entreprise après 4 années d’étude à Dijon, en CAP taille de pierres et un BAC de 2 ans en art de la pierre aux lycées des Marts d’Or à Dijon, Julien Millot a réalisé différents stages dans plusieurs entreprises avant de choisir son lieu d’exercice. Avant ce chantier il est intervenu sur celui du Paraclay.
« Le chantier de la cathédrale est intéressant car il demande d’être très minutieux. Il y a beaucoup de choses à apprendre et de savoir-faire à mettre en œuvre sur ce type de chantier. Il faut faire attention à chaque détail. En plus travailler sur un monument de sa ville c’est une réelle fierté.
J’espère que je pourrai rester jusqu’à la fin du chantier, mais sans doute qu’une deuxième équipe viendra en renfort. J’ai hâte de commencer le travail de taille en atelier car le dégagement des joints est assez long ! Heureusement, les installations de chantier et l'échafaudage sont très confortables."
Valorisation de l'architecture en pan de bois
Le fragment d'architecture troyenne en pan de bois qui depuis plusieurs années était conservé dans la cour de la cathédrale, est désormais sauvé et abrité dans la cour du musée de Vauluisant. Il y sera présenté de façon définitive une fois restauré et soclé et contribuera ainsi à l’enrichissement des collections publiques troyennes.
L’entreprise Chatignoux a réalisé l'opération avec tout le soin nécessaire, notamment pour les panneaux en torchis, très dégradés. La restauration est prévue dès cette année 2022 et sera assurée par les musées de la ville de Troyes.
Une opération du Plan de relance de l'économie
La restauration de la cathédrale de Troyes est une opération financée dans le cadre du "Plan cathédrales" du Plan de relance de l'économie à hauteur de 1 005 082 € sur un montant total de 1 042 013 €, elle est prise en charge à 100% par l’Etat.
Maîtrise d'ouvrage : Etat - Direction régionale des affaires culturelles Grand Est
Maîtrise d'œuvre : Michel Trubert, architecte en chef des monuments historiques - Agence d’architectes Trubert.
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