9.0932 - La Verdière
Mazargues, 9e arrondissement
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 0932, p 20. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : La Verdière
341 boulevard Michelet, quartier de Mazargues 13009
Lambert 3 : latitude 3.06633 ; longitude 43.2501
Accès : métro n° 2 : rond-point du Prado
bus 22 : rond-point du Prado - Les Baumettes, bus 21 : Centre Bourse - Luminy
propriétaire : OPAC Sud, 80 rue Albe, 13234 Marseille Cedex 4
programme : Ensemble de 224 logements.
Maître d'ouvrage : Office Public d'Habitations à Loyer Modéré des Bouches du Rhône.
Ensemble de 3 immeubles, jardin arboré.
dates, auteurs : Permis de Construire : 1955. Livraison : 1956.
Joseph Lajarrige, Louis Poutu, Robert Lange, architectes.
Entreprises, SOLETRA et le Bâtiment Moderne.
site : Site de bastide très arboré, proche des baraquements provisoires de Mazargues. Altitude 22,50 et 27,00 m, pente douce vers le nord-est. Secteur d'habitation discontinue D sur le Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Organisé sur le jardin en fond d'allée. Densité plus forte au nord du terrain où se trouve le bâtiment cintré. Épannelage : barres R+4 et R+6, croissant R+11.
bâti : Ossature en béton armé, remplissage parpaings isothermes et contre cloisons. Façades enduites. Cadres de baie préfabriqués. Bon état général.
cf. notice : 0519 - La Blancarde
sources : AD : 2071 W 6 (23.486), 165 W 30, 12 O 316, 7 ETP 243-244
Revue Marseille n° 29
Contexte :
La Verdière est une bastide aujourd'hui disparue, dont les seuls témoignages restent les piliers d'entrée sur le boulevard Michelet.
Sur une photo aérienne du début des années cinquante, on perçoit un site très arboré. Seul le jardin sera acheté par l'OPHLM en 1950. Les beaux clichés pris par Henri Studio de la plage H.D. montrent des terrasses bâties avec balustrades, des murs creusés de nymphées et des vases à godrons au travers de hautes futaies.
La masse des arbres s'étend plutôt à l'ouest, le jardin se dégage vers le nord où apparaissent des prairies et des allées.
La proximité de la Cité Radieuse alors en construction est déterminante, non seulement dans la confrontation architecturale mais aussi pour cet urbanisme d'ensembles massifs et isolés.
L'autre proximité, c'est le camp de regroupement des supplétifs indochinois qui nécessiteront un relogement d'importance.
Description :
Le plan de masse compose trois bâtiments, qui correspondent soit à une économie des grands arbres, soit à une impossibilité de loger le programme dans un seul immeuble sans atteindre des hauteurs trop imposantes pour un contexte essentiellement constitué de maisonnettes.
De surcroît, les trois bâtiments sont chacun de types différents. Le grand immeuble cintré est distribué par sept cages d'escaliers disposées en arc de cercle, les deux autres immeubles sont droits. Mais l'un est servi par deux cages d'escaliers, l'autre par des coursives. Il est difficile d'expliquer cette multiplicité typologique sur un tel site. Toujours est-il que l'immeuble cintré sera le plus au nord de la parcelle, les autres plus avancés dans les grands arbres seront orientés est-ouest.
Dans le Bloc 3, le plus proche de l'immeuble cintré, les logements sont plutôt petits : studios et 2 pièces.
Balcons filants au sud et coursives au nord, donnent un corps de bâtiment plutôt horizontal. La tour des circulations verticales affirme un volume dressé au-dessus de la toiture terrasse. C'est une architecture cubiste, modernisante en référence aux typologies de Rob Mallet-Stevens.
La barre curviligne est plus composite. Elle est posée sur un soubassement de caves formant un socle.
C'est une construction d'un seul tenant, avec des travées en retour à chaque extrémité, donnant une certaine épaisseur au bâti. La face concave est orientée plein sud dans la perspective de la bastide.
Les entrées des cages sont encadrées d'un bec de corbin monumental évoquant la décoration d'un immeuble bourgeois.
Au sud, les balcons filants ont des séparatifs de formes irrégulières qui leur donnent des allures d'ensemble hôtelier de bord de mer. Les petits hublots près des extrémités soulignent encore le caractère paquebot de l'immeuble.
La façade postérieure est courbe et plissée avec de rares ouvertures. Elle possède un dispositif de séchoirs, entre cuisine et sanitaires, clos par des lames béton verticales laissant filtrer l'air et le jour sans qu'on puisse déceler les activités domestiques. On retiendra ce dispositif d'espace servant traité en claustras et très adapté aux conditions climatiques locales : appartements traversants, séchoirs et ventilation naturelle des sanitaires éclairés en second jour.
L'ensemble possède une élégance différente de l'écriture pittoresque des HBM rappelant celle des immeubles de villégiature modernes. Peut-être la convenance des beaux quartiers s'est installée ici près des logements d'urgence pour indiquer une différence. Car même le séchoir et ses claustras cachent définitivement les fonctions ancillaires du logement.
Auteurs :
Joseph Lajarrige et Louis Poutu
Joseph Lajarrige (né en 1927, diplômé en 1954) et Louis Poutu réalisent ensemble certains projets à Marseille :
Les Chartreux (4e), 120 logements, Phocéenne d'Habitation, 1957,
et sur le même site, Montriant, 54 logements, 1961,
Saint-Jean-du-Désert (5e),100 logements, OPHLM 13, 1957,
La Blancarde (5e), 154 logements, OPHLM 13, 1961,
et sur le même site, Cité Paul Masson, 60 logements, Sté Nouvelle d'HLM,1961,
Saint-Just Bellevue (13e), 603 logements, OPHLM 13, secteur industrialisé, 1961,
La Rose Le Clos (13e), 734 logements, OPHLM 13, 1963.
Fichiers associés :
- Carte du 9e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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