1.0838 - Collet de Montredon
Bonneveine, en étroit contact avec la mer
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 0838, p16. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Le Collet de Montredon
48 boulevard du Collet, quartier Bonneveine 13008
Lambert 3 : lat.3. 09029 ; long. 43.2919
Accès : bus n° 44 : métro rond-point du Prado - Floralia Rimet, bus n° 47 : métro Sainte-Marguerite - Vieille Chapelle
propriétaire : Syndicat des Copropriétaires
programme : Groupe d'habitations de 60 logements et bureaux.
Maître d'ouvrage : Société Civile Immobilière "Les Résidences du Collet".
Ensemble de 5 immeubles.
dates, auteurs : Déclaration Préalable : 1966. Permis de Construire : 1972. Conformité : 1973.
Robert Nougué, architecte
Bureau d'études, SOFRAL.
site : Sur le site de l'ancien château du Collet-Redon sur les hauteurs de Bonneveine, le terrain est bordé par cinq voies, mais seulement le boulevard du Collet et la montée du château en permettent l'accès. Terrain en surplomb en pente forte et visible depuis le littoral. Altitude entre 24,00 et 57,80 m. Terrain initial de 2,4 ha. Secteur d'habitation en ordre discontinu D sur le Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Plan de masse symétrique en pointe vers le sud-ouest marqué par le bâtiment disposé au plus haut point du site. Chaque bâtiment suit un plan carré aligné selon la même orientation. Les hauteurs sont réglées parallèlement à la pente. Épannelage de R+3.
bâti : Cinq plots de faible hauteur réalisés en béton et dont les façades sont composées par des jeux de plein /creux réalisés par l'alternance de l'emplacement des Collet-Montredon, sur les hauteurs de Bonneveine.
sources : AD : 2071 W 32 (82.727)
Revue Prado n° 8, 1973
Contexte :
L'aménagement du groupe Collet-Montredon se situe sur le terrain d'un ancien château, sorte de grande bastide, demeuré en l'état jusque dans les années soixante, où il est vendu à la Société Civile Immobilière des "Résidences du Collet" qui s'apprête à recevoir une opération de logements sur les hauteurs de Bonneveine.
Le souci d'intégration du programme de 60 logements dans un site naturel en surplomb et très accidenté devient une question fondatrice du projet, au même titre que sa visibilité depuis le rivage. Projet contemporain de l'aménagement de Prado Plage par René Egger, la Résidence de Collet-Montredon joue également sur la nouvelle identité littorale de Marseille. L'architecte Robert Nougué se voit d'ailleurs demander, à ce propos, de prolonger son plan de masse au-delà du terrain du château, et de décrire un projet d'aménagement de tout le quartier, étendant ses constructions à un secteur compris entre le boulevard des Neiges, le boulevard P. Hugues, le boulevard E. Jean, le boulevard L. Bascagno et le boulevard du Collet. Pourtant, cette proposition n'a pas donné suite à un examen plus approfondi et les alentours du site ont connu une urbanisation indépendante du plan de la résidence.
Prévus en tant que co-propriété, les logements proposés en accession de Collet-Montredon se sont vus adjoindre, à la dernière phase de dessin, quelque 250 m2 de bureaux destinés à recevoir les locaux de l'agence de Robert Nougué lui-même.
Description :
Le plan de masse dévoile cinq bâtiments de plan carré suivant la même orientation et répartis symétriquement selon une bissectrice divisant le terrain, en passant par un très important décaissement situé au nord-est. Autour de cette faille, les cinq immeubles forment une flèche montrant la direction sud-ouest. À la pointe se trouve le bâtiment situé au point le plus haut tandis que les autres se répartissent suivant une génératrice qui définit la hauteur des autres immeubles, parallèlement à la pente du terrain.
Chaque bâtiment possède le même nombre d'étages et est dessiné à partir des mêmes plans de niveaux. Il s'agit ici d'une reproduction à l'identique de chaque plot de trois étages. Chaque immeuble possède un niveau de complexité suffisant pour estomper l'effet de répétition. Le plan masse du quartier reproduisait par ailleurs le modèle développé ici.
Seuls les plans d'étage en étage subissent une variation qui crée l'animation en façade. La composition des niveaux entreprend pour chaque appartement une rotation de 90 degrés autour des circulations verticales réunies au coeur du bâtiment. Cette distribution en hélice est reproduite par symétrie au niveau supérieur ce qui induit un décalage de la situation des loggias dans le plan et produit un jeu de plein-vide en élévation.
Cette recherche systématique du décalage était encouragée dans le projet initial, jusqu'à créer une séparation des immeubles en deux corps de bâtiments jointifs liés par demi-niveaux et nécessitant de doubler les cages d'escaliers. L'entrée principale, pour chaque immeuble, est constituée par l'évidement d'un angle du volume du bâtiment. De ce vide, la saillie du hall rejoint directement la colonne des circulations verticales, ascenseur et escalier. Le rez-de-chaussée est dévolu à des locaux techniques communs pour l'ensemble de l'immeuble et parfois du logement ; alors que certains sont semi-enterrés, d'autres possèdent un jour sur toutes les façades. C'est dans un de ces derniers locaux que l'architecte Nougué a établi son office.
L'ensemble est régi par un système constructif léger en planchers béton sur une structure de poteaux distants de 2,90 m, qui offre la liberté d'aménagement d'un niveau à l'autre tandis que la réunion des espaces communs de circulation et de gaines techniques permet d'obtenir une concentration que l'on retrouve dans les appartements dans la gestion des contraintes d'évacuation.
Les plots distribuent des appartements de 2 à 5 pièces dont la composition autour du noyau central ne varie guère : autour des loggias sont répartis invariablement à l'angle le séjour, une chambre, alors que salles de bain et toilettes bordent le volume central de circulation, les cuisines sont accolées aux murs mitoyens et les autres chambres se retrouvent en façade
Auteur :
Robert Nougué,
diplômé de l'École d'Architecture de Bordeaux, a pour compagnons d'études Courtois, Lajus et Sadira.
Sa vie professionnelle marseillaise débute comme chef d'agence chez Olmeta à l'époque de la construction du Roy d'Espagne.
On lui doit, à Marseille, en sus de l'opération Collet-Montredon, les Villas Palace autour du groupe des Alpilles dans le 8e arrondissement, l'Église Saint-François-Xavier, sur le chemin de Mazargues et un immeuble aux balcons vitrés, avenue des Roches dans le 7e arrondissement.
Fichiers associés :
- Carte du 8e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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