De nationalité grecque, né à Istanbul le 20 juillet 1915, André Chrysochéris étudie l’architecture à Marseille au sein de l’Ecole régionale d’architecture (atelier Castel et Beaudouin) puis à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris (atelier Tournon).
Diplômé en 1942 au terme d’un brillant cursus, il commence sa carrière l’année suivante, souvent en association avec des figures importantes de la scène architecturale marseillaises : Jean Allar (1901-1944) avec qui il aménage le centre hospitalier Cantini et participe au concours de cité hospitalière de Marseille ; Jean Rozan (1887-1977) avec qui il travaille à la gendarmerie du Cap Janet et la gare maritime à Marseille ou encore à la cité ouvrière de Saint-Victoret et au hangar d’aviation à Marignane.

Pendant la guerre, André Chrysochéris se consacre essentiellement aux études d’urbanisme  qui, pour lui comme pour beaucoup de ses confrères, constituent l’une des seules alternatives à l’inactivité. En 1943-1944, toujours avec Jean Rozan, André Chrysochéris mène une étude sur l’Aménagement de la vallée de l’Huveaune et la sortie est de Marseille. Concomitamment, il en réalise une autre sur la Camargue (Les Saintes-Maries-de-la-Mer, Port-Saint-Louis-du- Rhône, Fos-sur-Mer), cette fois en collaboration avec André Devin (1905-1983). Sous la direction d’Eugène Beaudouin (1898-1983) et en collaboration de Léon Hoa (né en 1912), il travaille aux Plans d’aménagement de Marseille et de Montpellier. Toujours pendant la seconde guerre mondiale, il construit la gare maritime d’Istanbul (en collaboration avec Debe). En 1945, il prend part au concours lancé pour le Plan d’aménagement du Vieux-Port au sein de l’équipe constituée d’André Devin (1905-1983), René Egger (né en 1915), Fernand Pouillon (1912-1986), André Dunoyer de Segonzac (né en 1915) et Léon Hoa.

A la Libération, quoique continuant à exercer chez divers confrères marseillais, André Chrysochéris s’installe à son compte et mène ses premiers projets seuls en 1945 : clinique à Aix-en-Provence ; cinéma à Marseille ; villa à Avignon. Il demande son agrément d’architecte-reconstructeur qu’il obtient en octobre 1945 pour le département des Bouches-du-Rhône puis, suite à sa demande, il est également affecté au département du Var où il réalise le Centre administratif de Fréjus (1951-1960, en collaboration avec Disdier).

Au cours de ses années d’exercice, André Chrysochéris travaille principalement à des programmes de logement : individuel (villa Grigorian sur la Corniche à Marseille) ; individuel groupé (Collet des Comtes, Marseille, 1970-1972 ; lotissement du Cap Liouquet, La Ciotat) ; collectif avec plusieurs groupes d’habitation construits à Marseille (La Sauvagine, Parc Sévigné, Parc Corot, Parc Beauvallon, La Mongrane, La Valbarelle, La Rouguière, La Désirée, etc.) dont certains de standing (La Réserve). Il se signale également dans le domaine de l’architecture religieuse : chapelle Saint-Roch (Fréjus) ; église paroissiale du boulevard Michelet (Marseille).

Sources

Archives

- AN CAC 19771065 art 60, Dossier d’agrément d’André Chrysochéris auprès du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.
- AN CAC 19771065 art. 126, Demande d’agrément de Léon Hoa auprès du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.

Bibliographie

- Durousseau Thierry, Ensembles et résidences à Marseille 1955-1975, Aix-en-Provence, DRAC PACA, 2005.