La plupart était accrochée dans l’édifice au moment de l’incendie. La multiplicité des départs de feu et leur positionnement dans l’ensemble de l’édifice ont eu pour conséquence une diffusion généralisée des dépôts (cendre, plomb). Les fortes chaleurs (jusqu’à 800 degrés) causées par le feu et l’humidité provoquée par les eaux d’extinction de l’incendie ont été des facteurs de dégradation des tableaux. De premières observations ont donc été conduites dans les jours qui ont suivi le sinistre mais uniquement depuis le sol. Un complément, avec observation rapprochée, était donc indispensable.
Les tableaux présents dans la cathédrale – tout comme l’ensemble des sculptures –ont donc été inclus dans l’opération de dépollution générale de l’édifice lancée en janvier 2022. Toutes les toiles ont été déposées, transportées dans un atelier de restauration construit in situ dans la nef pour être dépoussiérées / dépolluées. Une fois traités, ils ont été déplacés dans des salles blanches de stockage aménagés dans trois chapelles du chœur. Il a ainsi été possible de réaliser un constat d’état de l’ensemble des tableaux permettant de décrire leurs pathologies et de définir un programme de restauration pour chaque œuvre. Si certaines altérations n’ont pas été causées par l’incendie mais par l’œuvre du temps, d’autres sont directement liées au sinistre. Les tableaux les plus proches des départs de feu sont les plus impactés comme le Martyr de saint Gohard (Edouard Jolin, 1852) sur lequel l’action conjointe de la chaleur et de l’humidité a provoqué des altérations spectaculaires mais l’on peut également citer Le Christ remettant les clefs à saint Pierre peint par Vindent Vidal au milieu du XIXe siècle (présence de cloques provoquées par les très fortes températures).
Progressivement, l’ensemble des tableaux sera restauré. Une première restauration aura lieu dès cet été sur le Martyr de saint Gohard.
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