Au moyen d'une enquête par sondage, conduite auprès d'un échantillon à priori représentatif de quelque 1 500 Français âgés de 12 ans et plus, on a cherché à estimer l'étendue et la structure du capital de références cinématographiques dont disposent les Français et à en identifier les conditions de formation.
Au-delà de l'existence d'une cinéphile érudite, qui concerne environ 1,5 million de personnes, l'étude montre que les Français ont en partage un ensemble de références cinématographiques fort variées. C'est surtout par la diffusion des films à la télévision que s'est formé ce patrimoine collectif, qui transcende les différences de goûts. Aujourd'hui la cassette vidéo prend le relais : objet d'intenses échanges, elle fait aussi accéder le film au rang d'objet de collection.
Bien sûr, les différentes générations n'entretiennent pas le même rapport au cinéma, et certains facteurs, comme un haut niveau d'instruction ou le fait de vivre à Paris, favorisent globalement l'acquisition d'une culture cinématographique étendue. Mais on est surtout frappé par l'extrême hétérogénéité sociale des publics : par le double jeu de la télé-diffusion et de la vidéo, les films qui n'attirent en salle, au moment de leur sortie, que des publics « ciblés », finissent, avec le temps, par intéresser des Français de toute condition.
Le cinéma, art populaire par excellence, est aussi une « culture commune », un lien social puissant entre les Français.
Partager la page