Depuis les années 70, les artistes de toutes disciplines – comédiens, danseurs, musiciens, plasticiens, artistes de cirque – sont de plus en plus nombreux à travailler « en rue ». Près d'un millier de compagnies ont aujourd'hui fait, en France, le choix de l'espace public. Corollaire de cet essor, les « manifestations » festivals de rue et autres temps forts, se comptent aujourd'hui par centaines.
Nébuleuse ou archipel d'une extrême hétérogénéité, les « arts de la rue » forment pourtant un secteur singulier, en pleine effervescence, qu'unit et gouverne une logique économique d'ensemble.
Conduite auprès d'un échantillon représentatif de compagnies travaillant en rue (exclusivement ou partiellement) et d'organisateurs de manifestations de rue, la présente étude met en évidence les caractéristiques communes du domaine (économie fondée sur la vente, la solidarité, l'adaptabilité, mais aussi une certaine précarité), et les modèles économiques qui orientent les stratégies des acteurs (la grande troupe, la « petite entreprise familiale », le travail en solitaire). Elle examine aussi les effets qu'exercent sur la vie des compagnies des politiques publiques aux ambitions souvent contradictoires, incluant pêle-mêle soutien à la création, lutte contre l'exclusion, animation festive ou encore promotion touristique des villes.
Partager la page