MNR Historique de la publication
Le Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre 1939-1945 a été publié, entre 1947 et 1949, par le Bureau central des restitutions. (BCR)
Le BCR, situé à Berlin, centralisait pour la partie française les déclarations de spoliations faites auprès de l’Office des Biens et Intérêts Privés (OBIP) et traitait les dossiers.
Lorsque la demande concernait un bien non localisé, le BCR avait pour vocation de recueillir toutes les informations pertinentes à son sujet, qu’elles proviennent des personnes spoliées elles-mêmes, des documents constitués par l’administration allemande lors de la spoliation ou tout autre source d’information, par exemple les notes recueillies par Rose Valland lors du passage des œuvres au Jeu de Paume ; en effet, cet ancien musée situé dans le jardin des Tuileries près du Louvre, à Paris, a fait office de lieu collecteur des œuvres au moment de la spoliation avant leur départ en Allemagne ; Rose Valland y était chargée de conservation dès avant la guerre et y resta affectée sous l’Occupation ; elle pu suivre tous les mouvements des œuvres en transit et pris de nombreuses notes qui furent précieuses pour les restitutions après la guerre.
A l’automne 1947, le BCR décida la publication de ce répertoire constitué des informations recueillies. Cet ouvrage monumental comprend huit tomes, six suppléments (dont cinq indépendants) et un index des peintres. Plusieurs traductions, en allemand, en anglais et en russe avaient été projetées mais ce projet n’a pu aboutir, et finalement seules les introductions et la présentation des chapitres furent traduites dans ces différentes langues. La vocation de l’ouvrage est double, d’une part diffuser les informations sur les objets et les œuvres restant « orphelins », pour lesquels une photographie est parfois reproduite, mais aussi de dresser un répertoire d’objets ou d’œuvres dont il était impossible de faire commerce en raison de la possession illégale de leur détenteur. A cet effet, la publication a été largement diffusée, notamment auprès des grands marchands dans de nombreux pays en Europe et aux Etats-Unis.
Il ne s’agit donc pas d’un catalogue complet des œuvres spoliées en France par l’armée d’occupation mais d’un répertoire des objets réclamés qui n’étaient pas encore restitués à l’époque de la publication. C’est pourquoi les œuvres de certaines grandes collections spoliées, comme celle de la famille David-Weill, n’y figurent pas car elles avaient déjà été restituées.
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