A l’occasion de sa visite du Festival Visa pour l’image, Frédéric Mitterrand a exprimé sa volonté de poursuivre sa politique de soutien au photojournalisme en évoquant un certains nombre de dossiers en cours, notamment la mobilisation du « Grand Emprunt » pour les agences photographiques, la création d’un observatoire du photo- journalisme, la mise en place dès cet automne du fonds d'aide à la production en faveur de la photographie documentaire mais aussi du programme de commandes publiques dans le domaine de la photographie.
- La mise en place dès cet automne du fonds d'aide à la productionen faveur de la photographie documentaire mais aussi du programme de commandes publiques dans le domaine de la photographie
Le fonds d’aide en faveur de la photographie documentaire annoncé en mars 2011 sera en place dans les prochaines semaines et un appel à projets publié incessamment par Centre National des Arts Plastiques qui en assurera le pilotage.
Il a pour objectif de favoriser le renouvellement de la création dans le domaine de la photographie documentaire, d’encourager de jeunes photographes comme soutenir des auteurs plus confirmés, ou d’accompagner la prise de risque que représentent des reportages, de plus en plus coûteux et dont le financement est de plus en plus complexe.
Il s’agira d’une aide financière remboursable en cas de résultat bénéficiaire fonctionnera à la manière d’une avance sur recettes. Les moyens affectés à ce fonds sont de 75 000 € dès cette année et 150 000 à partir de 2012.
Les choix seront opérés par des représentants du ministère de la Culture et de la Communication entourés d’experts comme lJean-François Leroy bien évidemment mais aussi, entre autres, Julien Frydman ou Chantal Soler que les agences connaissent bien.
La commande publique a, de longue date, consacré une partie de ses moyens à la photographies ; en ont souvent bénéficié des photojournalistes et de grandes manifestations comme VISA – cette année c’est le cas de Pierre TERDJMAN et Noël QUIDDU mais aussi Youri KOZYREV en 2009 ou encore Stanley GREENE en 2008
La création de l’Observatoire du photojournalisme.
L’observatoire du photo-journalisme avait été proposé dans le rapport de l'Inspection Générale de des Affaires Culturelles en 2010. L’enjeu est de disposer d'un lieu d'échanges, de discussions entre professionnels impliqués dans la production de contenus d'informations ; mais aussi de procéder à un état des lieux des données économiques et sociales disponibles sur le secteur et constituer un lieu de pilotage des études et du suivi des indicateurs économiques et sociaux propres aux professions du photo-journalisme. Cet observatoire pourra ainsi être le lieu de définition des chantiers relatifs à la connaissance des conditions sociales ou commerciales d'exercice des activités de photo-journalisme, et de valorisation des photographies, mais aussi à la conduite leurs évolutions.
L’observatoire a pour vocation d’engager une réflexion ouverte et prospective sur les mutations en cours. Les sujets sont nombreux : salaire des piges, prix de la photographie, signature des photographies et usage de la mention "DR", etc ; ils supposent que s'organisent en bonne forme des négociations entre les partenaires concernés.
Sans y prendre part, l'observatoire doit pouvoir apporter une contribution à ces négociations, avec la liberté d'analyse et de parole qui s’impose.
Dans un second temps, en fonction des travaux conduits et de l'intérêt suscité par ceux-ci auprès des diverses organisations professionnelles, l'observatoire dont la première étape est ainsi prévue jusqu'à la fin de l'année 2012, proposera un schéma fonctionnel, permettant d'organiser sa poursuite.
Il s'agit en effet de créer, en relation avec la mission de la photographie, mais surtout en lien avec les professionnels, un véritable outil, dont ceux-ci se saisissent pleinement, comme lieu de réflexion et de proposition sur les différents sujets relatifs à la place de la photographie dans les médias . Cela suppose aussi une vision prospective, ouverte sur l'international, sur les évolutions des supports de presse, mais aussi sur les attentes des lecteurs, leur sensibilisation, voire leur formation par le biais de programmes d'éducation à l'image.....et donc aussi la mobilisation rapide de ces professionnels dans le fonctionnement et le financement de cette structure.
M. Jacques Hémon, journaliste indépendant, créateur de l'observatoire des professions de l'image porté par les organisations professionnelles et très à l'écoute des nouveaux comportements induits par les évolutions techniques, a accepté d'assurer la présidence de cet observatoire, qui reste dans un premier temps organisé selon un mode informel, mais évidemment bénéficiera de l'appui de la mission de la photographie. Il pourra ainsi préciser le contenu et la méthodologie des études à conduire et ce notamment en organisant la reprise et le prolongement des travaux conduits dans le cadre du rapport de l'IGAC ; il importe en effet que les données ainsi produites puissent faire l'objet d'un suivi régulier, il proposera aussi des pistes de réflexions prospectives sur l' évolution des conditions économiques et sociales des professions et des entreprises concernées.
Les suites de la proposition de Loi relative "aux oeuvres visuelles orphelines »
Cette proposition a été examinée par le Sénat le 28 octobre 2010 et votée sous une forme "très allégée". Elle soulève divers problèmes : une œuvre anonyme n'est pas forcément "orpheline", la commission européenne conduit elle-même un chantier relatif à ces sujets, et il convient de respecter la compatibilité d'ensemble avec le code de la propriété intellectuelle, qui se doit de conserver une cohérence dans le traitement d'œuvres par nature différentes, enfin et surtout il importe, dans le contexte d'incertitude que connaissent tous les acteurs concernés, de conduire une discussion entre l'ensemble des partenaires : photographes, agences, éditeurs...
Sur le fond, la concertation entre professionnels se poursuit autour du ministère de la Culture et de la Communication. une réunion s’est tenue le 7 septembre 2011 entre les représentants des agences et ceux de l'UPP avec les sociétés d'auteurs concernées, pour tenter de trouver avec le service des affaires juridiques une solution juridiquement convenable qui puisse tenir compte des préoccupations des agences. Parallèlement à ces discussions, il pourrait être envisagé de conduire un travail collectif pour préciser les pratiques souhaitable en matière de signatures des photographies, pour limiter ainsi, en termes de « bonnes pratiques », les recours sans doute abusifs de la mention « DR ».
Visa d’or : les lauréats de l’édition 2011.
- Visa d’Or News : Yuri Kozyrev est récompensé pour son reportage « Les chemins de la révolution ». Le photographe de l’agence Noor s’est rendu en Égypte, au Bahreïn et en Lybie pour témoigner de l’insurrection des peuples dans le monde arabe, pour le journal Time. Lorsque la vague de contestation a commencé à déferler sur le monde arabe, Yuri Kozyrev s'est rendu en Egypte, puis au Bahreïn et en Libye.
- Visa d’Or Magazine : Olivier Jobard a suivi des exilés tunisiens parti sur des chalutiers à destination de Lampedusa, sur la côte italienne, à la suite de la Révolution du Jasmin, en janvier. Son reportage est intitulé « Zarzis-Lampedusa, l’odyssée de l’espoir ». Olivier Jobard est membre de l’agence Sipa Press. Son sujet a été publié dans Paris Match..
- Visa d’Or Presse Quotidienne : Shiho Fukada, pour sa couverture des conséquences du séisme et du tsunami dans la région de Fukushima. Il a plus particulièrement cherché à documenter les conséquences de la catastrophe sur la population civile. Il travaille pour l’International Herald Tribune.
- La Zone, de Bruno Masi et Guillaume Herbaut (qui vient de recevoir le Prix Niépce), a recueilli tous les suffrages dans la catégorie Prix France 24 - RFI du webdocumentaire. Le journaliste et le photographe sont revenus à Tchernobyl, en Ukraine, vingt-cinq ans après la catastrophe.
- Pour son reportage sur la révolution yéménite, Catalina Martin Chico de l’agence Cosmos remporte la première édition du Visa d’Or Humanitaire du CICR.
- Le Prix du Jeune Reporter de la ville de Perpignan revient à Ed Ou, pour son travail sur les enfants soldats en Somalie.
- Le Prix Canon de la femme photojournaliste récompense le travail d’Ilvy Njiokiktjien pour son projet sur les adolescents afrikaners après l’apartheid en Afrique du Sud.
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