60e Berlinale. A l'occasion de la 60e Berlinale, Festival international du film qui se tient à Berlin du 11 au 21 février à Berlin, Frédéric Mitterrand a remis les insignes d’officier de la légion d’honneur au réalisateur Wim Wenders, de commandeur des arts et lettres à la comédienne Hanna Schygulla, d’officier dans l’ordre des Arts et des Lettres à la comédienne Senta Berger, de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres à la comédienne Martina Gedeck et au réalisateur, scénariste, et acteur Fatih Akin.
L’inventeur d’un « Weltkino ». S’adressant à Wim Wenders, Frédéric Mitterrand a salué un réalisateur qui, dès les années 1960, a été le premier a « avoir raconté autrement notre histoire d’Européens, à nous avoir fait tomber les écailles nationales des yeux (…), le premier à avoir su rendre visible et sensible, et par là même crédible, l’unité culturelle et humaine du continent européen ». De même que Goethe fut l’inventeur de la Welliteratur », le réalisateur de « Lisbonne Story » et de « L’état des choses », des « Ailes du désir » est selon le Ministre « un peu l’inventeur d’un Weltkino, un cinéma-monde, en tout cas un cinéma à la mesure d’un continent. »
Un symbole. Frédéric Mitterrand a salué en Fatih Akin « un symbole de cette nouvelle Allemagne, de son ouverture et de son identité en perpétuel mouvement. » Mais aussi « un emblème des « affinités électives » et du dialogue entre l’Allemagne et la Turquie, et à travers l’Allemagne, de toute l’Europe ». Reconnaissant dans le réalisateur de « De l’autre côté » un artiste dans la lignée d’un Fassbinder, le Ministre a voulu souligner la force de son écriture et de son esthétique qui « tient aussi à la recherche d’une nouvelle façon de raconter, de construire un récit », qui fait de lui « l’un des cinéastes les plus exigeants et les plus ambitieux » de sa génération.
Une incarnation du nouveau cinéma Allemand. Martina Gedeck a lié pour longtemps son nom à un grand film qui s’est imposé dans le monde entier : « La vie des autres », une vie dans le Berlin communiste d’avant la chute du mur. Elle a prêté aussi son talent à l’évocation des drame de l’Allemagne de l’Ouest, et notamment aux agissements terroristes de la « Bande à Baader », en incarnant une saisissante Ulrike Meinhof. Comme le Wim Wenders de « Paris-Texas », elle a répondu également à ce que le Ministre a nommé « l’appel des amis américains », en tournant aux côtés de Robert de Niro dans « The good shepperd ». Frédéric Mitterrand a salué encore en Martina Gedeck « le symbole de cette nouvelle génération d’acteurs et de cinéastes allemands de dimension internationale, qui contribuent à faire de Berlin l’une des plus grandes capitales de la culture.»
Une icône. Née à Vienne, c’est son départ vers l’Allemagne qui permettre à Senta Berger « d’accéder rapidement au rang d’icône. » En Europe, elle joue au côté de Peter Fonda et de Jeanne Moreau puis traverse l’Atlantique pour partager l’Affiche des plus grandes légendes : Frank Sinatra, John Wayne, Kirk Douglas, Rita Hayworth, Grace Kelly... Senta Berger a également noué, a souligné Frédéric Mitterrand, « un lien d’une force exceptionnelle » avec son mari, le grand réalisateur Michael Verhoeven, avec lequel elle a fondé « une remarquable maison de production » à laquelle on doit « La Rose blanche », « ce film poignant sur le destin de Hans et Sophie Scholl, ces symboles par excellence de la Résistance allemande au nazisme ».
L’égérie de Rainer Maria Fassbinder. Si Hanna Schygulla « a accompagné ce grand maître du cinéma dans une vingtaine de films », elle aussi, selon Frédéric Mitterrand, l’égérie de « cette Allemagne qui sait passer « de l’autre côté » à l’image du personnage qu’elle incarne « dans le merveilleux film de Fatih Akin ». Pour le Ministre, Hanna Schygulla compte aussi, « à l’égal d’une Catherine Deneuve ou d’une Jeanne Moreau, au nombre de ces rares comédiennes qui symbolisent un pays dans toute sa diversité, à laquelle elles découvrent et révèlent une subtile unité ». L’actrice, a ajouté le Ministre apparaît « en quelque sorte et d’une façon évidemment moins hiératique, comme une « Marianne » allemande du cinéma, une effigie sensible des émotions et des interrogations de chacun (…), une allégorie de l’Allemagne, vivante et émouvante ».
Le cinéma allemand en 2009. L’année dernière, les salles de cinéma allemandes ont accueilli 150 millions de visiteurs, un record historique depuis la création de l'Organisme de régulation du cinéma allemand (FFA) en 1991, tandis que leur chiffre d'affaires, avec 976 millions d'euros, était en augmentation de 23%. Ce succès a néanmoins profité principalement aux grands établissements. Le nombre de salles est en baisse depuis 2006. En 2009, 170 salles ont fermé, tandis que 94 ouvraient.
La Berlinale, qui se tient cette année du 11 au 21 février, est un moment très attendu des cinémas de la capitale allemande. Lors de la précédente édition, elles avaient vendu environ 275 000 billets.
http://www.berlinale.de/
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